La fameuse affaire de Saber Essalem, fils de Ahmed Boudjeriou, ex-P/APC (RND) de Constantine a refait surface pour examen, hier, par le biais du tribunal criminel après l'appel formulé par la famille du jeune défunt Mahieddine Lahrèche, fonctionnaire à la direction des finances et de la comptabilité, assassiné le 8 mars 1999. Les faits, pour rappel, ont eu lieu durant cette journée à la cité Benboulaïd, où réside le P/APC. Après une rencontre au domicile du maire, en quittant les lieux pour rejoindre sa sœur à la cité Boussouf, et en arrivant au deuxième étage de l'immeuble de la cité Benboulaïd, le jeune Mahieddine fut atteint d'une balle mortelle, à la tête, partie d'un pistolet appartenant au fils de Boudjeriou. Ce dernier avait avoué durant l'enquête qu'il avait certes pointé l'arme vers Mahieddine sans avoir l'intention de le tuer. Présenté devant le tribunal criminel de Constantine en l'an 2000, où il avait été condamné à dix ans de prison, il écopera finalement, en 2003, de quatre ans après appel et une seconde comparution. Un verdict qui surviendra suite à la décision du tribunal ayant retenu la thèse de l'homicide involontaire. L'appel introduit par la famille de la victime, suivi d'une troisième comparution, a levé le voile, durant une audience marathon, suite à des révélations graves émanant des proches de la victime. Selon leurs témoignages devant le juge, le meurtre était bel et bien prémédité, surtout que le jeune Mahieddine, diplômé en gestion et comptabilité et travaillant depuis trois mois à la direction des finances de l'APC, détenait des documents sur des malversations graves à la mairie de Constantine, dont l'un des auteurs, selon leurs dires, n'était autre que le maire lui-même, le père du Saber Essalem, qui a pris la direction de la municipalité entre 1997 et 2000. Les circonstances toujours troubles du crime, non élucidé à ce jour, ont été étalées dans le détail par le procureur de la République. Ce dernier ira encore plus loin en faisant le lien entre le meurtre et le porte-documents qui était entre les mains de Mahieddine le jour même. Ledit porte-documents disparu depuis ce jour et que l'ex-maire avait avoué durant l'enquête avoir récupéré avant l'arrivée des enquêteurs pour le remettre au wali de l'époque. Mais, la question posée reste sans réponse : pourquoi ne l'a-t-il pas remis aux services de la police ? Les confusions et les propos incohérents de l'ex-maire et de son fils ont été retenus par le procureur de la République et la partie civile pour enfoncer le clou et insister sur la préméditation. Après une heure de délibérations, le tribunal retiendra la culpabilité de Saber Essalem Boudjeriou qui sera condamné à sept ans de prison ferme, tandis que de nombreux points d'interrogations marquent toujours cette affaire qui n'a pas livré tous ses secrets.