Position n «Arrêtons de faire l'amalgame et de dire si vous avez des dossiers sortez-les. Il y a des institutions de la République qui sont payées pour cela et qui ont un rôle constitutionnel à jouer.» Cette déclaration est de Karim Mahmoudi, président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (Ccfc) à l'occasion de la remise du prix de la probité nationale Mahieddine-Lahrèche, qui s'est déroulée, hier, à la résidence des magistrats à Alger. Mahmoudi a tenu, dans son discours, à rappeler à l'assistance composée des cadres du secteur des finances et de la comptabilité, des magistrats ainsi que des hommes de la presse, que le rôle de sa corporation, la Ccfc, n'est pas d'enquêter dans les affaires de corruption, mais de veiller à la transparence et de dénoncer les anomalies qui pourraient se produire dans le secteur. «On est là pour dénoncer l'arbitraire et pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur les choses néfastes», a-t-il souligné. A ce propos, l'orateur semble réagir à certaines voix qui défient ceux prétendant détenir des informations sur la corruption, de donner les preuves et de présenter des dossiers à la justice. «Il y a des institutions payées pour cela. C'est plutôt à ces institutions de jouer pleinement leur rôle. Donc, arrêtons de changer les rôles», a-t-il-dit. En outre, le président de la Ccfc a saisi cette occasion pour relater certains faits dans lesquels des cadres de sa corporation seraient incriminés d'une manière «arbitraire». A ce propos, l'orateur cite le cas du fils du maire de Constantine accusé d'avoir tué l'inspecteur des finances Mahieddine Lahrèche. «Il a été annoncé que c'était un acte de terrorisme. Trois jours après, il y a eu un démenti pour dire que c'était le fils du maire de la commune de Constantine qui l'avait liquidé. Or, tout le monde sait que Mahieddine Lahrèche a été lâchement assassiné parce qu'il s'est opposé au règlement d'une facture de 17 milliards.» «Et aujourd'hui, nous profitons de votre présence pour demander qu'on libère le fils du maire de Constantine parce que ce n'est pas lui qui a tué», a-t-il dénoncé. Aussi, le conférencier a rapporté le cas d'un cadre des finances «mort trois heures après son arrestation, pour affaire de corruption, d'une crise cardiaque, après l'enquête, l'inspection déterminera qu'il était innocent. C'est terrible», déplore-t-il. Par ailleurs, la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité a tenu à honorer les lauréats du prix national de la probité de cette année. Ainsi, Djamila Sadoudi, chef de service des alcools, Rachida Bouchendouka, contrôleur général des douanes, chef d'inspection divisionnaire d'Alger commerce, Abderahmane Raouya, DG des douanes, et Belkacem Aït Saâdi, responsable de l'Inspection générale des finances (IGF), ont reçu leur prix et cadeaux en guise de reconnaissance à leur intégrité et leurs efforts constants contre la corruption. «Si nous avons pris la décision de les honorer, c'est pour dire qu'au niveau du département des finances, il n'y a pas que des gens pourris, mais aussi des cadres propres et intègres. Je tiens à leur rendre hommage», reconnaît-il.