Pour pallier le manque d'eau potable dans le pays, l'Algérie a décidé de miser sur des usines de dessalement d'eau de mer. Dix stations sont déjà en service dans le pays. Un nombre que les autorités comptent faire grimper à 43 à l'horizon 2019 pour répondre aux besoins domestiques nationaux. A court terme, d'ici 2009, le département de M. Sellal compte investir 12 milliards de dollars pour la réalisation de 14 usines de dessalement d'eau de mer. Le programme de dessalement prévoit la construction de 23 petites stations mobiles monobloc, d'une capacité totale de 57 500 m3/jour. Celles-ci sont en cours d'installation, dans le cadre d'un programme d'urgence, dans sept wilayas de la bande côtière. Il est question aussi de la construction de 4 grandes stations (capacité totale de production : 360 000 m3/jour). Ces stations profiteront à cinq grandes villes en situation de stress hydrique : Alger (200 000 m3/j), Aïn Témouchent, Béjaïa, Annaba (100 000 m3/j) et Ténès (60 000 m3/j). Il est à rappeler aussi qu'une étude générale sur le dessalement a été lancée par le secteur. A l'horizon 2019, et aux dix usines de production déjà opérationnelles, le pays souhaite en rajouter 33 autres et doubler les capacités journalières actuelles qui s'élèvent à 1,04 million m3. Et ce, via la société d'investissement Algerian Energy Company (AEC filiale de Sonatrach et de Sonelgaz) et l'Algérienne des eaux. Le dessalement de l'eau de mer en Algérie revêt un caractère stratégique, il remplacera les ressources naturelles dans la majorité des villes du Nord algérien, notamment à l'Ouest. Il y aura 12 projets de dessalement de l'eau de mer d'ici 2008, en ce qui concerne les projets de l'AEC. Mais il existe d'autres projets (de petite capacité) de dessalement qui sont pris en charge par l'ADE. L'objectif à l'AEC est 1200 000 m3/j d'ici 2008. Lesdites usines seront réalisées suivant la formule BOO (Acheter, posséder, exploiter). Ce qui signifie que la conception, la réalisation et l'exploitation de l'usine sont à la charge de l'investisseur privé étranger pendant le temps de la concession accordée par l'Etat. Les 21 autres stations seront réalisées d'ici 2016, sur le budget de l'Etat et seront confiées à la charge de l'ADE. En 2007, l'Algérie devrait disposer de la plus grande usine de dessalement d'Afrique. Le site du Hamma deviendra alors, avec ses 200 000m3/j, le principal fournisseur d'eau potable d'Alger. Il s'agit d'un projet commun de 248 millions de dollars entre le groupe américain IONICS (à hauteur de 70%), l'AEC et l'ADE (30%). « La société américaine IONICS, spécialiste du dessalement dans le monde, fournira les équipements et assurera l'exploitation et la maintenance de l'usine pendant 25 ans », d'après l'AEC.