Photo : S. Zoheir Face aux besoins grandissants de leur population et de leur économie, de nombreux pays choisissent l'option du dessalement de l'eau de mer pour fournir de l'eau. Selon Algérian Energy Compagny, cette dernière développe des projets dans plusieurs domaines, notamment la production d'énergie électrique, le transport d'énergie et, surtout, le dessalement de l'eau de mer et ce, en partenariat avec des investisseurs locaux et internationaux. Des cadres présents à Tlemcen lors de la première Conférence nationale sur le dessalement de l'eau de mer ont précisé que l'augmentation rapide de la demande en eau, la sécheresse qui sévit depuis deux décennies en Algérie, ont fait que Algerian Energy Compagny (AEC) s'est focalisée ces dernières années sur l'activité de dessalement. En effet, a-t-on expliqué, en quelques années elle a développé un ambitieux programme de treize projets, dont deux sont en exploitation, totalisant une capacité de 2 260 000 m3/jour, une des capacités les plus importantes au monde. AEC, en partenariat avec des investisseurs internationaux, a mis en place des sociétés de projets qui seront à leur tour chargées de concevoir, réaliser, posséder, exploiter, maintenir et commercialiser l'eau produite dans le cadre d'un schéma de project financing. Le dessalement de l'eau de mer dans le monde historique - et technologie - a été abordé lors de cette rencontre à laquelle ont pris part le DG de Sonatrach, celui d'AEC, ainsi que de nombreux spécialistes en hydraulique. Selon les intervenants, les projets se multiplient et la taille des usines s'accroît, car, connue depuis longtemps mais coûteuse, la technologie du dessalement de l'eau de mer enregistre depuis quelques années un développement majeur. Cette dernière n'est plus une option exceptionnelle et l'eau dessalée s'introduit dans les foyers en Europe, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Amérique du Nord ou encore en Australie ou en Chine. A titre d'exemple, au mois de juin de l'année écoulée, le total cumulé de la production de l'ensemble des projets d'usines de dessalement dans le monde s'élevait à 62,8 millions m3/j pour plus de 13 800 usines construites ou en projet. Selon les spécialistes, le développement humain a longtemps été limité dans certaines régions du monde en raison de l'absence de ressources en eau brute. Le dessalement de l'eau de mer, des eaux saumâtres ou résiduaires constitue un moyen important de lutte contre la pénurie d'eau que connaissent actuellement bon nombre de pays, notamment l'Algérie qui a lancé un vaste programme de 13 stations, en plus des deux projets qui seront réalisés à Jijel et Béjaïa, et qui pourront produire une capacité de plus de 2 500 000 mètres cubes. Concernant la problématique de l'eau en Algérie, les experts en la matière ont précisé que le développement du dessalement de l'eau de mer tente de répondre aux besoins grandissants d'une population qui s'accroît inexorablement alors que les ressources en eau douce stagnent, souffrent d'une gestion déficientes, voire régressent, dans certaines régions. D'ailleurs, le gouvernement prévoit de construire deux autres stations à Béjaïa et Jijel, ce qui portera le nombre d'usines de dessalement à 15 dans un proche avenir. Pour les communautés, le dessalement demeure l'outil idéal et la seule source fiable, raison pour laquelle on assiste partout dans le monde à la concrétisation de nombreuses usines, mais plus efficaces en termes de volumes d'eau traités. Actuellement, la production de la plus grande installation de dessalement située dans l'émirat de Fujaïrah s'élève à 450 000 m3/jour et cinq usines de capacités supérieures à 500 000 m3/jour sont en construction au Moyen-Orient. En Algérie, a-t-on expliqué, et grâce a d'énormes budgets, le déficit en eau potable sera pallié grâce à ces usines et les eaux des barrages seront destinées à l'irrigation pour préparer l'après-pétrole. De ce fait, le dessalement de l'eau de mer est devenu une technologie très importante dans le développement de l'accès à l'eau car il représente une véritable opportunité pour aider à la résolution de la crise.