Le ghanéen Sulley Muntari, joueur de Pescara, a été victime de cris et de chants racistes dimanche en Sardaigne, à l'occasion de la rencontre Cagliari-Pescara en série A. Les malheurs de l'international ghanéen ne se sont pas arrêtés là. Lorsqu'il est allé se plaindre auprès de l'arbitre Daniele Minelli, ce dernier lui a rétorqué : «Laisse tomber et continue à jouer.» Consterné par les propos de l'homme en noir et voyant que les supporters de Cagliari redoublaient de férocité dans les cris et chants racistes, l'international ghanéen décide de quitter le terrain de son propre chef et sans avertir l'arbitre. Sur-le-champ, Daniele Minelli exhibe son second carton jaune, synonyme de suspension lors du prochain match. Avant de rejoindre les vestiaires, Sulley Muntari s'est dirigé vers les supporters de Cagliari qui n'arrêtaient pas de pousser des cris et chants racistes dans sa direction, il a enlevé son maillot et l'a offert à un jeune garçon assis entre ses parents et qui proférait des insultes racistes. Lundi, la commission de discipline de la série A s'est penchée sur cette affaire et a infligé un match de suspension ferme à Sulley Muntari. Un verdict incroyable que la Fifpro, syndicat des joueurs professionnels, s'est empressée de dénoncer en des termes très durs. En Europe, plus particulièrement en Italie et en Russie, des joueurs de couleur, très souvent des Africains, sont victimes de cris et chants racistes dans les stades sans que les instances footballistiques (Fédérations, UEFA, FIFA) ne réagissent contre ce fléau. Cette saison, deux autres joueurs de couleur, le Sierra Léonais-allemand, Antonio Ruediger (24 ans, AS Roma), et le Sénégalais Kalidou Coulibaly (26 ans, Naples) ont vécu la même situation en série A sans que la Fédération italienne prononce la moindre sanction contre les supporters coupables. Le président de l'UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin, est interpellé sur le cas Muntari. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, lui aussi ne paraît pas concerné par ce grave problème de racisme à l'endroit des footballeurs de couleur dans des stades européens. Les beaux discours des dirigeants du football européen cachent mal leur implication dans cette ignoble conduite de supporters européens. La Confédération africaine de football (CAF), elle aussi, n'est pas exempte de reproches dans ces affaires de racisme. Ce sont des joueurs africains évoluant en Europe qui sont les premiers visés par ce comportement scandaleux à leur égard.