Avec l'adoption, mardi à Paris, d'une résolution qui rejette la souveraineté d'Israël sur la partie Est de Jérusalem, l'Unesco vient pour sa part d'infliger un camouflet à l'Etat hébreu. L'Unesco a adopté mardi, à Paris, par 22 voix contre 10 et 23 abstentions, une résolution qui rejette la souveraineté d'Israël sur la partie Est de Jérusalem et rappelle que «toutes les mesures prises par Israël, une puissance occupante, qui ont altéré ou visent à altérer le statut de la ville sainte de Jérusalem, notamment la loi d'annexion de Jérusalem-Est conquise en 1967 par Israël, sont nulles et non avenues et doivent être annulées». Dans un communiqué sobre, le ministère palestinien des Affaires étrangères a estimé que «le vote de ce texte constituait une victoire du droit international et réaffirmait la centralité de Jérusalem pour l'héritage mondial, ainsi que la nécessité de faire face aux dangers des pratiques illégales d'Israël, la puissance occupante, qui menacent l'intégrité culturelle et historique de sites d'une valeur inestimable». Israël, au mépris de l'avis unanime de la communauté internationale, persiste à considérer que l'ensemble de la cité sainte de Jérusalem est «sa» capitale. Le peuple palestinien, lui, se bat depuis au moins 50 ans pour faire de Jérusalem-Est la capitale de cet Etat légitime et tant espéré auquel il aspire. A signaler que cette résolution de l'Unesco intervient au moment où Donald Trump accueille à la Maison-Blanche le président palestinien, Mahmoud Abbas, avec l'espoir de relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. M. Abbas, qui a rencontré à Ramallah plusieurs responsables américains, dont Mike Pompeo, le chef de la CIA, et Jason Greenblatt, représentant spécial du président républicain, a récemment jugé que la nouvelle Administration américaine était «sérieuse» dans sa volonté de trouver une «solution à la question palestinienne». Une déclaration commune des deux hommes — mais pas de conférence de presse — était prévue en milieu de journée d'hier. «Le simple fait que cette rencontre ait lieu est l'un des nombreux signaux qui démontrent que l'approche de Trump face au conflit israélo-palestinien est plus conventionnelle que ce à quoi tout le monde s'attendait», souligne Ilan Goldenberg, expert du Center for a New American Security. Comme sur nombre de grands dossiers diplomatiques, le magnat de l'immobilier a, de fait, considérablement évolué par rapport à ses promesses de campagne.