L'affaire des 26 étudiants « casseurs » de la résidence universitaire Sidi Achour est revenue sur le devant de l'actualité ces derniers jours. Elle est actuellement traitée par le tribunal de Annaba. Les mis en cause, parmi lesquels 9 jeunes filles, risquent gros pour leur participation à la destruction d'une partie du mur d'enceinte séparant la résidence des filles de celle des garçons. Habituellement très rapides en matière de réaction aux décisions du rectorat, les associations estudiantines sont restées silencieuses sur cette affaire. Pas une seule n'a condamné ni même tenté d'expliquer ce qui s'est réellement passé pour que des étudiants très chouchoutés par les œuvres sociales aient pu atteindre ce degré de colère. « Nous sommes ouverts au dialogue avec les étudiants. Je le dis, ceux qui ont détruit le mur n'ont rien à voir avec les étudiants et avec l'université. Dorénavant, des mesures sévères allant jusqu'à l'expulsion seront appliquées à l'encontre de tout étudiant à l'origine d'une atteinte aux personnes ou aux biens de l'université. L'Algérie est le seul pays au monde qui prend en charge la restauration, l'hébergement et le transport de ses étudiants », l'avertissement de Mohamed Tayeb Laskri à l'adresse des 47 000 étudiants, dont plus de 300 étrangers de 27 nationalités, est clair. Du coup, les enseignants se demandent si au nom même d'une démocratisation de l'enseignement supérieur et au profit de l'efficacité de la machine universitaire, l'on ne devrait pas faire comme nos voisins tunisiens. C'est-à-dire accorder à l'étudiant une seule année de prise en charge dans le domaine de l'hébergement et de la restauration. Pour ces enseignants, il faut accepter de tout mettre en question. Y compris les certitudes les mieux ancrées comme la gratuité de l'enseignement. Le recteur de l'université a affirmé qu'en matière de prise en charge des coûts par étudiant, l'université débourse quotidiennement 40 DA pour l'hébergement, 1,20 DA pour la restauration et 15 pour le transport. Il n'a rien dit par contre en matière de coût pédagogique.