Le Jardin d'essais du Hamma restera un établissement public à caractère administratif (Epa) et ne deviendra pas un Epic, comme suggéré, il y a une année, par le wali d'Alger. La raison de ce volte-face des pouvoirs publics serait, à en croire M. Abdelkader Zeriat, directeur de l'Entreprise de développement des espaces verts de la wilaya d'Alger (Edeval), auquel échoit la charge de coordonner le travail des établissements de wilaya activant dans le jardin, la « frilosité et les craintes » suscitées par le prononcé de cette décision. L'ouverture de cette structure, passée depuis peu sous la tutelle de la wilaya d'Alger, « relève du ressort des politiques, nous ne saurons s'y immiscer », assure M. Zeriat. Dans une déclaration faite à l'Aps, Abderrezak Boulahdjel, chef de cabinet du wali délégué d'Hussein Dey, maître d'ouvrage, fera remarquer que l'ouverture est prévue pour le premier trimestre de l'année 2007. A quoi est dû ce glissement quand on sait que la date annoncée était fin novembre et que les travaux ayant nécessité pas moins de 160 millions de dinars sur les 300 da alloués, prendront fin au plus tard mi-décembre ? Motus et bouche cousue. Le projet de réaménagement de ce jardin de plus de 70 ha, dont le président de la République en a fait un sacerdoce, a suscité, rappelle-t-on, l'animosité des ingénieurs de l'ANN. Evoquant les critiques faites par ces ingénieurs, qui sont montés plusieurs fois au créneau pour dénoncer le travail pour le moins « hâtif » des établissements de wilaya, essentiellement celle qu'il dirige, à savoir l'Edeval, M. Zriat dira qu'elles sont infondées. Toutefois, ces travaux, entamés depuis juillet 2004 dans ce jardin, fermé depuis 10 ans au public, ne sont pas allés sans accrocs. Il fera remarquer que des dégâts minimes ont été causés à la faune mais sans grande gravité. « L'état dans lequel se trouve le jardin peut désespérer plus d'un. Un véritable lobby spécialisé dans le vol des plants s'y est formé », atteste le directeur. Comme pour avachir encore plus la situation, les archives sur l'écosystème dans l'enclos sont restés au niveau de l'ANN, le transfert n'ayant pas encore eu lieu. Confrontés à ce problème, des experts français ont répertorié 1400 genres. De son côté, M. Boulahdjel parlera de 600 espèces végétales disparues. L'Edeval compte, à entendre son premier responsable, planter 30 000 fleurs et poser 8000 m2 de gazon. Un conseil « consultatif » a pris en charge les travaux de réaménagement « dans la période transitoire », laquelle n'a pas encore expiré. Les experts le composant n'ont pas eu connaissance du décret exécutif n° 06/350 du 5 octobre, portant transfert du Jardin d'essais du Hamma à la wilaya d'Alger que la semaine dernière. L'actuelle cellule que préside le wali délégué d'Hussein Dey formera, selon M. Zeriat, l'ossature du prochain conseil scientifique qui sera chapeauté par un directeur qui sera nommé « incessamment » par le wali d'Alger, M. Addou. Remarquant l'incurie caractérisant le jardin, le chef de l'Etat a exhorté expressément le maire de Paris, Bertrand Delanoë, en visite à Alger en avril 2005, afin que ses services viennent assister les ouvriers algériens dans le jardin. Une mission régulière d'assistance technique y fait d'ailleurs régulièrement - tous les 40 jours - une halte. La mission à laquelle prend part le conservateur des Jardins de Paris, « véritable sommité », est à son 7e déplacement et assure le suivi des travaux. Le transfert du jardin, du ministère de l'Agriculture, devra donner lieu à l'établissement par une commission ad hoc d'un inventaire des personnels et des biens transférés. Un avis d'appel d'offres portant sur l'inventaire et la cartographie de l'ensemble des espaces sera par la suite lancé. S'agissant de l'affection des bâtiments, M. Zeriat dira qu'aucune décision n'a été prise en ce sens. Faisant partie du patrimoine de l'ANN, organisme rattaché au département de M. Barkat, ces structures imposantes au nombre de 12 seront, comme stipulé dans l'article 2 du décret exécutif, « concédées » à la wilaya d'Alger. Celle-ci a obtenu gain de cause dans les procès l'opposant aux anciens occupants du Jardin d'essais. « Il n'en reste que deux, mais leur relogement est pour bientôt », atteste-t-il en rappelant que des structures on été érigées dans l'enceinte de l'enclos, sans que les normes requises soient respectées, tels un restaurant « hideux », une salle des fêtes ou encore un kiosque. L'école d'horticulture, structure affectée par le séisme, sera réhabilitée. Le parc zoologique, où se morfondent un condor et un sanglier, retrouvera sa vocation d'antan. De plus, la crèche sera un centre pédagogique pour enfants. Les horaires d'ouverture seront comme suit : de 9 h à 17 h pendant la période allant du mois d'octobre au mois de mai, alors que de mai à septembre, le jardin ne fermera qu'à 19h.