Le directeur de l'établissement public et administratif (EPA), M.Chaouchi, à qui fut confiée la gestion du jardin d'essais du Hamma, a été relevé de ses fonctions le 12 novembre dernier. Quelques jours à peine après sa prise de fonction, la wilaya décide de rappeler M. Zeriat, l'ex-directeur de l'Edeval, qui retrouve le poste qu'il a occupé le 18 mars dernier. Un black-out total semble entourer ce projet ; sollicité, Abderrezak Boulahdjel, chef de cabinet du wali qui s'est déjà exprimé à l'Agence officielle, n'en finit pas d'être « en réunion. » Le projet de réaménagement du jardin, auquel tient le président de la République, ne semble pas avoir pris son rythme de croisière, malgré les assurances des commis de l'Etat et le changement de statut opéré en haut-lieu. Les autorités de la wilaya déléguée de Hussein Dey, où se trouve l'espace, avaient promis la réouverture du site au mois de novembre de l'année dernière, avant de reporter sa réouverture de plus de trois mois et décider enfin de l'ouvrir, chuchote-t-on, avant la fin de l'année en cours. Les responsables des EPIC les plus engagés dans cette structure ont de tout temps prétendu que les travaux, commencés en 2004, sont « en phase finale », sans pour autant donner d'échéances précises car d'après eux, « la décision ne leur appartient pas. » « On attend toujours les instructions », se contentent de dire les directeurs des établissements de la wilaya. Le statut d'EPIC, promis à cette structure par les autorités, a été abandonné au profit de celui d'EPA « plus soft et plus compatible » avec la vocation de cet espace, toujours embourbé dans la bureaucratie. Fermé au public depuis plus de dix ans, ce jardin de 70 ha sous tutelle du ministère de l'Agriculture « connaît toujours des travaux. » Les ingénieurs de l'ANN sont montés, cependant au créneau pour dénoncer ces travaux menés par la wilaya d'Alger dans le Jardin en application du décret de transfert n°06-350, les employés de l'Agence ont souhaité que l'espace soit renforcé dans sa mission de jardin botanique, « ce qui n'est pas le cas actuellement », soutiennent-ils. Pour M. Boulehdjal pas moins de 600 espèces ont disparu, alors que des experts français en ont répertorié plusieurs. L'assistance française entamée après la venue du maire de Paris, M. Bertrand Delanoé en Algérie en 2005, ne semble pas être d'un grand secours en raison de « l'hésitation de la partie algérienne. » Pourtant des instances « lourdes » ont été mises sur pied. En plus d'un conseil d'administration, un conseil scientifique dont les statuts étaient en préparation (El Watan du 28 mars 2007) devait être installé. Formé de « sommités dans leurs domaines respectifs », il devait prendre la place du conseil consultatif qui était chargé de l'entretien du jardin pendant « la période de transition. » Si l'on s'en tient à l'article 2 alinéa 2 du décret de transfert, une commission ad hoc sera installée pour faire l'inventaire des biens matériels de l'ANN. Les pavillons concédés à la wilaya, comme prévu par l'article 2 du décret exécutif, attisent les convoitises. Assurant qu'ils sont dans leur bon droit la vingtaine d'occupants, « délogés » lors d'opérations musclées, ont parlé de « gens indélicats qui veulent prendre indûment leur place. » Tout en déclarant ignorer la destination de ces villas, le directeur a assuré que des concessions seront offertes pour la gestion des boutiques, un cahier des charges devrait être établi à cet effet. D'autres structures telles l'Ecole d'horticulture construite en 1918 et la crèche semblent être abandonnées. Comme les limites du Jardin d'essais ne sont pas définies, un cadastre incluant l'espace « Oasis » à côté des ateliers de la SNTF et l'arboréturim au bois des Arcades situé plus haut, devrait être élaboré.