Plus de mille scorpions vivants ont été collectés par les jeunes de Blidet Amor en guise de participation à l'effort public contre le scorpionisme qui sévissait jusque-là dans la région. Le village est sillonné chaque soir pour éviter les piqûres mortelles de l'arachnide. L'appui de la population ne s'arrête pas là. Un intérêt croissant pour l'hygiène à l'intérieur et à l'extérieur des maisons est marqué, ce qui a permis une nette amélioration de la situation sanitaire. Peu avant la fin août, le spectre d'une épidémie typhique et d'un regain du scorpionisme semblent donc reculer à Blidet Amor, petite localité de la daïra de Temacine, à quelque 180 km de Ouargla. La population est soulagée par une relative stabilité de la situation sanitaire. Depuis le déclenchement de la campagne d'hygiène, les choses vont mieux. Avec les moyens du bord évidemment, plus de mille scorpions ont été arrachés des murs, sous les décombres et autres détritus solides propagés çà et là. S'agissant d'une des communes les plus pauvres de la wilaya, mais avec une volonté manifeste à laquelle se sont unis services sanitaires et communaux, l'association de wilaya pour la lutte contre le scorpion et la pollution, Blidet Amor vient de gagner une manche contre les maladies de la honte liées au manque d'hygiène. Ainsi, les cas de typhoïde déclarés et pris en charge depuis le début de l'été ne dépassent guère la trentaine. Le scorpionisme quant à lui recense quand même 164 cas depuis janvier, soit la moitié du nombre de piqués durant la même période de l'année dernière s'élevant à 320. Pour rappel, les enquêtes épidémiologiques menées périodiquement par les équipes du secteur sanitaire de Touggourt diagnostiquaient comme principale cause de ces risques les mauvaises habitudes, notamment les conditions de stockage de l'eau potable, l'irrigation par les eaux usées des primeurs et l'utilisation de déjections humaines et animales en guise d'engrais. C'est pour cette raison que le contrôle biochimique de l'eau et la javellisation des eaux stockées par les ménages sont devenus la hantise des services concernés. Outre ces arguments vérifiables, les habitants continuent de soutenir que l'assainissement du canal de drainage d'Oued Righ est la solution sine qua non pour toute amélioration sanitaire. Ce canal, rappelons-le, longe Touggourt, Djemaâ, El Mghaier et El Oued sur 150 km avec pour exutoire chott Merouane.