Constat n Depuis l'an 2000, près de 50 000 piqûres de scorpion sont enregistrées en moyenne chaque année dans notre pays ; en 2005, le scorpion a provoqué 75 décès, en majorité des enfants. Le Dr Djamel Eddine Oulmane, président de l'association Primage (Promotion de l'image pour l'éducation et la prévention), nous a déclaré : «Même si la courbe du nombre de décès par rapport au nombre de piqûres tend globalement à baisser ces 15 dernières années, l'envenimation scorpionique continue d'être un problème de santé publique. En fait, il s'agit d'un excellent exemple de problème de santé résultant des défaillances et des insuffisances de divers secteurs extra-santé : urbanisation sauvage, irrespect de l'hygiène du milieu, mauvaise gestion de l'environnement, déficit en information continue, incivisme et/ou inconscience de certains citoyens des régions où sévit le scorpion.» C'est l'homme qui attire le scorpion près des habitations. En effet, le scorpion, qui se nourrit d'insectes (cafards, fourmis), trouve dans les tas d'immondices tous les insectes nécessaires à son alimentation et peut tranquillement s'abriter dans les caches constituées par les gravats et les restes de matériaux de construction qui jonchent çà et là les environs des habitations. Pour lutter efficacement contre le scorpion, il est impératif de prendre les mesures adéquates. Des actions qui relèvent des collectivités et des autorités locales comme l'installation de l'éclairage public près des habitations, la gestion rigoureuse du ramassage des ordures ménagères et des mesures répressives à l'encontre ceux qui ne respectent pas les lieux de dépôt des déchets ménagers. D'autres actions que le citoyen doit prendre ne charge, à savoir l'élimination des tas de gravats près des maisons et des lieux d'habitation, le colmatage des fissures et des trous dans les murs et les portes des habitations, l'installation d'une margelle de revêtement lisse de 10 cm de hauteur autour de chaque habitation afin de constituer une ceinture qui fera obstacle au scorpion. Il y aussi lieu de ne jamais laisser les enfants dormir ou se coucher à même le sol, d'avoir le réflexe de vérifier le contenu des souliers et d'éviter de marcher pieds nus. Il faut aussi savoir que des animaux comme la poule, le chat et le hérisson chassent et éloignent donc le scorpion des alentours d'une habitation. Pour le Dr Oulmane, toutes ces mesures peuvent réduire considérablement le nombre des victimes. Si une personne est quand même piquée par un scorpion, il faut éviter les gestes et comportements inutiles comme poser un garrot, scarifier la piqûre, appliquer un insecticide, de l'eau de Javel, du gaz butane ou la pierre noire (très utilisée dans le Sud algérien). Tous ces gestes font plutôt perdre du temps et risquent d'aggraver la situation. Il faut plutôt transporter, le plus rapidement possible, la victime vers la structure de santé la plus proche. Sachant que notre pays dispose d'un important réseau d'unités de soins dans le Sud et les Hauts-Plateaux, la prise en charge rapide et correcte d'une personne victime d'une piqûre de scorpion se fait par les personnels de santé le plus normalement du monde, avec le sérum anti-scorpionique, et permet ainsi d'éviter des milliers de décès chaque année.