Trente-deux pays africains et 3000 participants participent à la rencontre qui se tient à Alger depuis dimanche et qui prend fin aujourd'hui dans le cadre de la 18e édition du Forum pharmaceutique international. Les travaux de la 18e édition du Forum pharmaceutique international qui se tient depuis dimanche à Alger ont été officiellement inaugurés, hier, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, en présence du wali d'Alger, au Centre international des conférences (CIC). Cette rencontre, qui a regroupé 32 pays d'Afrique et pas moins de 3000 participants, se veut une opportunité pour l'Algérie de s'ouvrir sur le continent africain et présenter ses performances en matière d'industrie pharmaceutique. Une jeune industrie qui a connu un vrai essor ces dernières années et qui a gagné sa place au plan investissement après le secteur de l'énergie. «Il devient pourtant impératif et urgent de mettre en place une autorité supranationale chargée du médicament», a déclaré le ministre de la Santé à l'ouverture des travaux, tout en plaidant pour la création d'une agence africaine du médicament : «Elle devra avoir pour missions essentielles le renforcement des capacités nationales dans le domaine du contrôle des produits pharmaceutiques, l'harmonisation de la réglementation en matière d'enregistrement et l'accompagnement en matière de développement des bonnes pratiques et de lutte contre la contrefaçon des médicaments.» Ce qui permettra, selon lui, «à nos pays d'avoir la possibilité de jeter des passerelles entre les différents acteurs pour créer la nécessaire synergie entre la recherche, l'hôpital et le monde industriel». Et d'ajouter : «Les pays africains devront aussi profiter de l'harmonisation réglementaire pour assurer la complémentarité. Si l'Union européenne (UE) a eu pour ancêtre l'Union du fer et de l'acier, l'Union africaine (UA) peut valablement avoir comme premier espace économique commun le marché africain du médicament.» Pour le président du conseil national de l'Ordre des pharmaciens, le Dr Lotfi Benbahmed, organisateur de forum international, la création d'une Agence africaine du médicament apparaît comme une voie prometteuse pour aspirer au développement du secteur pharmaceutique continental et à l'intégration de nos politiques de santé. «Ce forum constitue un lieu d'échange et de rencontres, de coopération économique et scientifique au-delà des réunions institutionnelles. L'Algérie offre à travers ce forum une vitrine de ce qu'est l'industrie pharmaceutique algérienne, car on doit s'ouvrir sur l'extérieur. Nous sommes face à deux défis : celui d'assurer la protection de la santé et rendre notre secteur un relais de croissance pour ce continent africain», a-t-il souligné. Il estime que le médicament ne doit pas être appréhendé simplement comme un coût, mais comme un secteur économique à part entière et d'investissement. «L'Algérie est en position de leader en production de médicaments dans la région. Elle a tous les atouts pour justement abriter l'Agence africaine du médicament, d'autant que l'Algérie est dans la zone OMS Afrique. Ce qui nous permettra de nous tirer vers le haut», a-t-il déclaré. Pour Nabil Mellah, directeur général de Merinal, producteur national et membre de l'UNOP, ce forum est une excellente initiative initiée par le CNOP qui «nous permet un rapprochement de nos amis africains. En revanche, il s'agit avant tout de nous permettre d'évoluer dans un environnement qui nous laisse transformer l'essai et il faut avouer que nos concurrents marocains et tunisiens ont beaucoup plus de facilité et d'encouragement pour placer leurs produits. Aujourd'hui, l'exigence de ces marchés est l'investissement, mais notre réglementation ne le permet pas encore et parallèlement d'autres pays prennent de l'avance», a-t-il déploré. Le forum prend fin aujourd'hui et des recommandations seront adoptées à l'issue des six sessions en plénière, des sept tables rondes et quatorze workshops.