La séance d'entraînement des joueurs de l'USMBA, prévue lundi en fin de journée, n'a pas eu lieu. Tout l'effectif a, en effet, refusé de fouler la pelouse du stade du 24 Février pour dénoncer le non-paiement de leurs salaires depuis presque six mois pour certains. Dans les vestiaires, la tension était palpable après une vive confrontation entre les joueurs et le président El Hannani. Les éléments-clés de la formation de la Mekerra ont, en présence des représentants des médias, ouvertement dénoncé l'«incompétence», les «mensonges» et les «tartufferies» du sénateur El Hannani, rallié au FLN après avoir déserté le RND. Le grand déballage a commencé dans les allées du stade olympique avant de se poursuivre au niveau de la salle de conférence du club. Un groupe de six joueurs a, ainsi, animé un point de presse pour expliquer les tenants et aboutissants du profond malaise qui secoue le club depuis octobre 2016, c'est-à-dire depuis la mise à l'écart de l'ancien président Bensenada, décédé en mars dernier suite à un AVC. Au même moment, des éléments de la police sont intervenus pour «extraire» le président de l'USMBA des mains d'une centaine de supporters furieux et l'escorter jusqu'à la porte de secours du stade. Dans la salle de conférence, Larbi Tabti, Redouane Cherifi, Sofiane Balegh, Sofiane Bengorine, Ilyès Sidhoum, Bachiri et Benabderrahmane se sont déclarés prêt à «disputer âprement» les rencontres restantes pour le compte de la coupe d'Algérie et du championnat de Ligue 1 à la seule condition qu'El Hannani quitte le club. Pour Sofiane Balegh, El Hannani et les dirigeants qui l'entourent sont en train de détruire tout ce qui a été construit laborieusement par l'ex-président Bensenada. «Je ne jouerai pas la saison prochaine à l'USMBA tant que ce président (El Hannani, ndlr) est toujours en place. Nous faisons l'objet d'intimidations et de chantage de la part des dirigeants», a-t-il lâché, affirmant que le club de la Mekerra est en mesure cette saison de décrocher au moins un titre. «Nous avons tracé comme objectif, en juillet dernier, du temps du regretté Bensenada, de jouer une place qualificative pour les compétitions africaines. Mais avec l'arrivée de ces dirigeants, nous avons l'impression qu'ils ne veulent pas que nous gagnons les matchs restants», a indiqué Benabderrahmane qui a pris la défense de l'entraîneur Cherif El Ouazzani, faisant l'objet, lui aussi de «pressions» de la part du staff dirigeant. Très virulent, l'enfant du club, Sofiane Bengorine, n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la décadence qu'a connue le club depuis l'éviction de l'ex-président. «Le regretté Bensenada n'avait pas d'argent pour faire face aux besoins financiers du club, mais avait des qualités managériales et humaines inégalables. C'était un gestionnaire racé et débrouillard qui s'était mis au seul service du club. Aujourd'hui, nous nous retrouvons avec un président qui ne connaît rien au football. C'est une honte qu'il soit le président de l'USMBA», a explosé Bengorine, tout en affirmant que l'ex-wali avait accordé 12 milliards de centimes au club.