Pour avoir confié, il y a quelques jours, à un journaliste que « le port du hijab en Egypte est un signe de retour en arrière », le ministre de la Culture égyptien, Farouk Hosni, ne cesse d'essuyer les plâtres de ce qu'il appelle sa « liberté d'opinion ». En effet, les propos rapportés du ministre en une d'un journal non gouvernemental ont immédiatement suscité une levée de boucliers, la chaîne satellitaire Al Jazeera s'était empressée de rapporter — sans les commenter mais avec « étonnement » — les propos du ministre égyptien, des personnalités religieuses publiques se sont dites scandalisées et des députés indépendants et du PND (au pouvoir) ont demandé hier officiellement la démission du ministre qui « porte atteinte au peuple égyptien ». Le ministre en question, qui s'était trouvé contraint de présenter ses excuses aux Egyptiennes voilées pour lesquelles va « tout son respect », avait affirmé que ses propos n'étaient que l'expression d'une opinion personnelle et ne visaient nullement à entrer dans un débat sur l'obligation religieuse ou non du port du voile. Selon lui, « ce que j'ai dit à ce journaliste faisait partie d'une conversation à bâtons rompus qui n'était nullement destinée à la publication ». Mal lui en pris car la campagne est belle et bien lancée contre lui, même si dans le concert de condamnations dont il fait l'objet, il s'est trouvé une seule voix pour le soutenir, et pas n'importe laquelle : celle du très respecté et néanmoins atypique Jamal Al Banna, frère de Hassan Al Banna, fondateur des Frères musulmans.