Le village d'Imaloussen, dans la commune de Timizart, à 25 kilomètres au nord-est de Tizi Ouzou, a abrité samedi dernier la 5e édition de la fête du lait. Cette manifestation a été marquée cette année par une affluence record de visiteurs venus des quatre coins de la wilaya, avons-nous constaté. L'école primaire des Frères Aït Ramdane et l'unité privée toujours en construction et destinée à la collecte de lait ont abrité les festivités et se sont vite avérées exiguës pour contenir l'importante foule. Une trentaine de participants, notamment des transformateurs, ont répondu favorablement à l'invitation du comité de village, initiateur de la fête. «Cette année, nous avons misé sur une participation plus large que celle des éditions précédentes. En plus des adhérents et des représentants des dispositifs de soutien à l'emploi, nous avons en effet des invités venus de Constantine, Chlef, Sétif, Blida et Béjaïa, entre autres. C'est une façon de permettre les échanges d'expériences entre les éleveurs et les agriculteurs», souligne Omar Iamrache, président du comité de village. «Nous avons cependant déprogrammé le concours des meilleurs vaches, génisses et chèvres, que nous organisons à chaque édition, comme nous avons évité la présence à la fête de toute bête par mesure sanitaire face au risque de fièvre aphteuse», souligne notre interlocuteur. La fête du lait permet aussi aux producteurs de parler des problèmes auxquels fait face le métier, menacé par la cherté des aliments du bétail et le peu de moyens des éleveurs. «Je possède huit vaches et cinq génisses. Ma production journalière est de 150 litres de lait cru environ, destinées à la laiterie Soummam. Cela devient de plus en plus difficile. L'aliment du bétail se fait rare et se vend à plus de 3850 DA le quintal, en plus des 850 DA nécessaires pour l'acquisition d'une seule botte de foin. Ce sont des dépenses quotidiennes», soutient Saïd Sekour, qui souligne avoir commencé son activité en 2012 avec quatre vaches, grâce à un crédit dans le cadre de l'Ansej. Il rappelle que le litre de lait rapporte seulement 50 DA, dont 14 DA de subvention de l'Etat. Mohand Iamrache, un autre éleveur de la région, se plaint pour sa part que l'espace nécessaire pour faire paître les animaux se raréfie. «Sans espace, aucun éleveur ne peut concevoir une extension de son activité», dira-t-il. La fête du lait revêt un caractère particulier dans la région d'Imaloussen, réputée pour être la première au niveau de la wilaya en matière d'élevage et de production laitière. «Le village compte à lui seul 164 éleveurs et près de 2200 vaches laitières», souligne Ali Oukaci, responsable à la direction des services agricoles (DSA) de Tizi Ouzou, ajoutant que «la production en lait cru à Imaloussen avoisine les 20 000 litres par jour et plus de 4,5 millions de litres par année. 36 collecteurs de lait sont mobilisés au quotidien pour ce village qui alimente 16 laiteries». D'autres localités de la wilaya sont connues pour leur production laitière, notamment dans la région de Fréha, dite «bassin laitier» faisant ainsi de Tizi Ouzou la deuxième wilaya au niveau national après Sétif, en termes de production.