Premier contribuable en Algérie, premier exportateur privé après Sonatrach et leader de l'agroalimentaire en Afrique, le groupe Cevital entend élargir encore plus son expansion à travers le territoire national et à l'étranger. Le groupe Cevital lancera, avant la fin 2017, deux sites industriels à Sétif et à Oran. A Hassi Ameur, près d'Oran, le conglomérat inaugurera un site de production de rond à béton et de laminés marchands. A Sétif, le groupe lancera un méga-complexe électroménager avec à la clé 7500 emplois directs. L'objectif de Cevital, qui emploie 18 000 collaborateurs sur 26 sites industriels, est de créer 30 000 emplois supplémentaires à l'horizon 2025. C'est ce qu'a annoncé, hier, le PDG du groupe, Issad Rebrab, qui s'exprimait lors d'une conférence-débat purement académique, animée à l'Ecole supérieure d'économie d'Oran, ayant pour thème «La colocalisation, facteur d'accélérateur de l'industrialisation et des exportations». Dans un amphithéâtre plein à craquer, Issad Rebrab a vanté les mérites de la colocalisation industrielle. Une notion qu'il définit ainsi : «Etre localisé sur deux sites situés dans deux pays différents, mais qui ne produisent pas forcément la même chose.» «En adoptant ce concept de colocalisation, nous avons acquis, en 2014, le leader de l'électroménager en France, FagorBrandt, pour 37,5 millions d'euros, grâce à un prêt contracté auprès d'une institution financière française», indique-t-il. «A la faveur de cette acquisition, nous avons construit un mégacomplexe électroménager à Sétif, un des plus grands au monde, s'étalant sur 110 ha et doté d'une intégration totale», poursuit-il. Et d'indiquer : «Cette délocalisation nous a permis d'acquérir 1300 brevets d'innovation, quatre marques de prestige international et un réseau de distribution mondial. Une partie de la production sera dédiée à l'exportation vers l'Asie». «Sans les investissements consentis en Algérie, nous n'aurions pas pu sauver ces entreprises françaises qui ont renoué avec la croissance et l'emploi», a-t-il indiqué. Il ajoute qu'«en joignant les avantages comparatifs en France et en Algérie, Cevital a recréé de grands groupes très compétitifs à la conquête du marché mondial. Avec en toile de fond, la création d'emplois dans les deux pays». L'internationalisation de Cevital a permis un transfert du savoir-faire et de technologie. Il y a quatre ans, Cevital a acquis Oxxo, le fabricant français de portes et fenêtres en PVC, pour 300 millions d'euros. Une acquisition qui a ouvert la voie au lancement d'une usine ultramoderne à Bordj Bou Arréridj qui a permis la création de 3000 emplois directs. Dans la foulée, Cevital rachète l'usine espagnole d'aluminium Alas. La même année, Issad Rebrab reprend les aciéries italiennes Lucchini Piombino (rebaptisées Aferpi) pour 400 millions d'euros. «Avec un chiffre d'affaires de 4 milliards de dollars, Cevital est le premier contribuable en Algérie, premier exportateur privé après Sonatrach et le leader de l'agroalimentaire en Afrique», explique Issad Rebrab aux étudiants. Avant de conclure sa conférence, le PDG de Cevital s'est engagé à recruter tous les majors de promotion de cette Ecole supérieure d'Oran. Une annonce agréablement accueillie par un tonnerre d'applaudissements des étudiants. A la fin de cette conférence-débat, Issad Rebrab a été honoré par les responsables de cette école.