Située à quelques encablures des forages d'alimentation en eau potable – le projet du siècle pour lequel plus de 3 milliards de dollars ont été déboursés –, la wilaya déléguée d'In Salah a soif. L'alimentation en cette denrée vitale, notamment en cette période des grandes chaleurs coïncidant avec le mois sacré du Ramadhan, fait sérieusement défaut dans nombre de quartiers de la capitale de Tidikelt. Dans une lettre de doléances adressée récemment au wali délégué d'In Salah, Lakhdar Seddas, dont nous détenons une copie, les représentants de quartiers ont fait état de perturbations perdurant depuis plusieurs mois qui tendent à devenir pénalisantes en période estivale où l'on enregistre des pics de chaleur insupportable. Les habitants, craignant le risque de longues interruptions pendant ce mois de jeûne, interpellent les autorités concernées pour venir à bout de ce problème qui risque de faire des mécontents et de raviver derechef «la place Soumoud, symbole de protestation et de résistance à In Salah», menace-t-on. Les rédacteurs de la lettre reprochent à l'Algérienne des eaux une distribution inéquitable, sachant que certains quartiers sont alimentés en permanence en eau potable, tandis que d'autres en sont injustement privés. Les signataires de ce document accablent également les responsables du ministère de tutelle pour leurs promesses non tenues quant à l'augmentation de 50% du quota destiné à l'alimentation de la ville d'In Salah et ses périphéries. En effet, l'engagement, pris en décembre 2016 par le ministre d'alors, Abdelkader Ouali, lors de l'inauguration de la première tranche de la station de déminéralisation de l'eau potable destinée aux besoins de la population d'In Salah, n'est toujours pas honoré. Les 12 500 m3/jour promis ne profitent toujours pas à cette circonscription affublée de ville géhenne et de pandémonium, eu égard aux pics de chaleur enregistrés, mais qui ne sont jamais annoncés officiellement pour éviter de la déclarer ville sinistrée, conformément à la réglementation d'usage. En attendant de voir le bout du tunnel et un dénouement de cette crise qui n'a que trop duré, les habitants d'In Salah, sont astreints à un rationnement drastique de l'eau. Le même constat a été fait dans la ville de Tamanrasset qui vit depuis plus d'un mois une perturbation inexpliquée en matière d'alimentation en eau potable. Une source auprès de l'unité locale de l'Algérienne des eaux a imputé cette situation à la baisse des réserves au niveau des stations de pompage. D'autres sources évoquent les limites d'un projet aussi dispendieux qui n'arrive plus à satisfaire la demande locale en matière de cette denrée vitale.