Les habitants de la région de Tidikelt, qui comprend trois communes, à savoir In Salah, In Ghar et Fougaret Ezzoua, distantes respectivement de 700, 760 et 750 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset, ont battu le pavé, samedi dernier, pour tirer la sonnette d'alarme quant aux désagréments qu'ils subissent quotidiennement à cause de la canicule qui s'est abattue sur leurs localités. La chaleur a atteint des pics au-delà du supportable. Les habitants de cette partie du Sud ont exprimé leur ras-le-bol et sonné le tocsin face au calvaire qu'ils subissent en raison des rudes conditions climatiques. Dans un rapport adressé au Premier ministre, dont nous détenons une copie, ils ont énuméré un chapelet de difficultés rencontrées depuis le début de la période estivale. Contrairement aux températures annoncées officiellement dans le but d'éviter de déclarer Tidikelt comme zone sinistrée, conformément à la réglementation en vigueur, la région enregistre des pics de chaleur dépassant les 54 °C à l'ombre. En dépit des efforts consentis par les autorités locales, les habitants qui vivent dans un pandémonium terrestre vivent des journées infernales entrecoupées par une série de problèmes qui en résultent. «En moyenne, Tidikelt enregistre trois à quatre décès par jour à cause de cette canicule qui est aussi à l'origine de plusieurs catastrophes dont, entre autres, les feux de palmeraies. Cela, sans parler de l'asphyxie et de la paralysie qui affectent profondément les services publics dans ces localités. Présentement, les récurrentes pannes des pompes de carburant ou encore celles qui alimentent les habitations en eau potable sont devenues légion. A cela s'ajoute le dysfonctionnement des transformateurs électriques ainsi que des équipements de climatisation qui ne supportent plus cette chaleur caniculaire» se lamentent les habitants qui se sont rassemblés devant le siège de la daïra d'In Salah sous l'ombre clémente de quelques palmiers séculaires. Allant plus loin, les manifestants ont lié la fuite des cadres, notamment de médecins spécialistes, à ce problème climatique qui laisse le citoyen se noyer sous une spirale d'écueils. Dans leur missive, ils réclament que cette région soit déclarée officiellement zone sinistrée en cette période durant laquelle on exige également de décréter la consommation gratuite de l'énergie électrique. «Il faut aussi envisager une opération d'équipement de toutes les habitations en climatiseurs et réétudier, d'une façon mieux adaptée aux spécificités climatiques de la région, le réseau de distribution d'électricité», lit-on dans la correspondance. Avant de conclure, les rédacteurs en appellent au chef du gouvernement pour «honorer les engagements faits solennellement quant à l'amélioration du bien-être du citoyen algérien dans le cadre du programme du président de la République.» Joint par téléphone, le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Tamanrasset, Bensenouci Amar, affirme de son côté qu'aucun décès n'a été relevé par ses services pour cause de canicule. «C'est vrai que Tidikelt est l'une des régions les plus chaudes au monde en cette période estivale, mais, je pense que le chiffre faisant état de trois à quatre décès par jour est un peu exagéré», a-t-il précisé.