C'est dans une tentative de rétablir la viabilité des finances publiques que le gouvernement s'emploie à réduire le gaspillage des ressources énergétiques et financières dans le cadre de la réforme des subventions. La crise semble redonner au gouvernement le goût des bonnes pratiques. L'état de vulnérabilité des finances publiques a fini de convaincre quant à la nécessité de réformes structurelles, de mesures à effet immédiat et d'une résolution ferme sur l'impératif d'assainir les comptes publics. C'est dans une tentative de rétablir la viabilité des finances publiques que le gouvernement s'emploie à réduire le gaspillage des ressources énergétiques et financières dans le cadre de la réforme des subventions. Le ministère des Finances a ouvert ce chantier il y a déjà quelques semaines, une première dans le pays où les subventions ont pesé pour près de 28 milliards de dollars en 2016. Les responsables politiques semblent se rendre à l'évidence. Selon eux, il ne faut plus compter sur un marché pétrolier capricieux dont les prévisions d'évolution n'augurent rien de bon pour le budget de l'Etat. Cette fois, sous la pression d'une crise grave, l'Exécutif semble véritablement disposé à aller au bout de son chantier. En attendant un système de ciblage des subventions, le ministère des Finances serait déjà sur quelques pistes, dont certaines mesures seront prises en charge par la prochaine loi budgétaire. Les quelques bribes d'informations provenant du département de Abderrahmane Raouia indiquent une volonté d'asseoir un nouveau système de tarification des produits énergétiques. C'est le gros morceau qui capte l'essentiel des subventions avec, au tableau, une valeur de 15,3 milliards de dollars sur une facture globale de 27,7 milliards de dollars. Le ministère des Finances s'affairerait aussi à éliminer certaines subventions implicites dont bénéficient nombre d'entreprises publiques et privées par le moyen d'artifices fiscaux. L'élimination de ces aides passe par une réforme fiscale progressive sur laquelle se penche le ministère des Finances. Le nouveau ministre, Abderrahmane Raouia, a fait comprendre à sa prise de fonctions qu'il était temps d'optimiser les recettes de la fiscalité ordinaire sans que cette action ne fasse porter le fardeau aux ménages. Il y aurait aussi une troisième piste qui consiste à supprimer progressivement certaines autres subventions, à l'image du soutien au prix du sucre qui serait à tout point de vue une aberration qui a donné lieu à un vrai problème de santé publique. Ainsi, il était temps que le système généralisé des subventions disparaisse au profit d'une suppression progressive en attendant de mettre en place un système de transferts monétaires. L'année 2017 a donné lieu à l'option d'une augmentation des prix étalée dans la durée. Laquelle option devrait être reconduite dans le cadre de la loi de finances 2018, en attendant que le chantier de subventions ciblées aboutisse. C'est un réel test pour l'actuel Exécutif qui doit prouver sa détermination à faire cesser le gaspillage des ressources énergétiques tout en protégeant les couches à faible revenu.