Un attentat a de nouveau frappé samedi soir le cœur de Londres, où une camionnette a foncé dans la foule sur le trottoir du London Bridge, selon des témoins, faisant plusieurs victimes. Trois assaillants, sortis du véhicule, ont attaqué des passants avec des couteaux. Le célèbre pont se trouvant au cœur de Londres était fermé hier. Le London Bridge et Borough Market, un marché alimentaire, se trouvent dans une zone connue pour ses bars et restaurants qui attirent beaucoup de monde, notamment en fin de semaine. La police a indiqué qu'elle traitait ces violences comme «des actes de terrorisme». Selon un communiqué de la police hier après-midi, le bilan de l'attentat s'élève à sept morts et une cinquantaine de blessés. La police métropolitaine a également annoncé la mort des trois auteurs de l'attentat, abattus par des policiers armés. Elle a indiqué avoir arrêté par ailleurs hier 12 personnes à Barking, quartier de l'est de Londres, en relation avec l'attentat. Plusieurs perquisitions étaient également en cours, a précisé le police. Aucun algérien parmi les victimes Parmi les blessés figurent un officier de la police, deux Australiens et quatre Français. La police a déclaré que les auteurs de l'attentat n'ont pas encore été identifiés. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, a indiqué qu'aucun ressortissant algérien ne figure parmi les victimes de l'attentat terroriste. «Selon les informations préliminaires recueillies par nos services diplomatiques et consulaires à Londres, aucune victime algérienne n'est à déplorer pour le moment dans l'attaque terroriste perpétrée hier soir à Londres», a précisé M. Benali Cherif. L'ambassade et le consulat d'Algérie à Londres «sont en contact permanent avec les autorités britanniques pour suivre l'évolution de la situation», a-t-il assuré. La Première ministre britannique, Theresa May, a présidé une réunion de crise du gouvernement immédiatement après l'attentat. Elle a annoncé que le gouvernement britannique envisageait de revoir sa stratégie de lutte antiterroriste. «La situation ne doit pas et ne peut pas continuer ainsi, nous ne pouvons le tolérer», a déclaré la Première ministre à l'issue de cette réunion. Elle a ajouté que «le terrorisme engendre le terrorisme», estimant que «si les attentats récents n'ont pas de lien avec des réseaux terroristes, ils sont liés par la même idéologie qui prêche la haine et le communautarisme». La police a annoncé, pour sa part, le déploiement d'un plus grand nombre de policiers armés dans la capitale britannique qui a connu son deuxième attentat terroriste en trois mois. Le niveau de la menace terroriste au Royaume-Uni est estimé à «grave», ce qui signifie qu'un attentat est hautement probable. L'attentat, le troisième en trois mois au Royaume-Uni, intervient deux semaines après l'attentat kamikaze de Manchester qui a fait 22 morts et 116 blessés le 22 mai.
Les législatives maintenues Le 22 mars, un autre attentat a été perpétré au cœur de Londres devant le Parlement de Westminster, tuant cinq personnes plus l'assaillant, et blessant au moins 50 autres. Les services de sécurité ont déclaré avoir déjoué 18 attentats depuis juin 2013. Depuis l'attentat de Manchester, ils ont multiplié les opérations de lutte anti-terroriste ayant abouti à l'arrestation de 17 personnes. Malgré la douleur et les larmes, les Britanniques ont décidé de ne rien changer à leurs habitudes. La Première ministre, Theresa May, a assuré hier que les élections législatives britanniques se dérouleront comme prévu, soit le jeudi 8 juin. Les partis politiques ont toutefois annoncé suspendre pour la journée leur campagne nationale pour les législatives. Mais «la campagne électorale reprendra normalement lundi et l'élection générale», cruciale avant l'ouverture des négociations sur le Brexit, «se déroulera comme prévu jeudi», a assuré Mme May, qui a par ailleurs dénoncé l'«idéologie malfaisante de l'extrémisme islamiste». L'attentat, qui n'avait pas été revendiqué hier après-midi, s'est produit quelques minutes après la fin de la finale de la Ligue des champions de football, dans un quartier où beaucoup de spectateurs s'étaient rassemblés pour suivre le match dans les bars. Les signes de solidarité se sont multipliés à travers le monde. Le président Donald Trump a offert «le soutien total» des Etats-Unis après ce «brutal attentat terroriste» dans un entretien téléphonique avec Theresa May. Le président russe, Vladimir Poutine, a condamné «l'attentat terroriste» et exprimé ses «profondes condoléances» au peuple britannique. Le président français, Emmanuel Macron, a assuré que la France était «aux côtés du Royaume-Uni», comme la chancelière Angela Merkel, qui a souligné que l'Allemagne était «résolument aux côtés de la Grande-Bretagne».