Un attentat a de nouveau frappé samedi soir le cœur de Londres, où une camionnette a foncé dans la foule sur le trottoir du London Bridge, selon des témoins, faisant "plusieurs victimes". Trois assaillants à bord d'une camionnette ont foncé dans la foule samedi soir sur le London Bridge au cœur de Londres puis attaqué des passants au couteau, faisant sept morts, avant d'être abattus par la police. La police a indiqué qu'elle traitait ces nouvelles attaques, qui interviennent à seulement cinq jours des élections législatives au Royaume-Uni, comme "des actes de terrorisme". Cet attentat est le troisième à frapper la Grande-Bretagne en moins de trois mois. Les partis politiques ont annoncé dimanche suspendre pour la journée leur campagne nationale pour les législatives. Stations de métro et rues fermées, fêtards enfermés dans les bars et restaurants, voitures de police passant toutes sirènes hurlantes: les quartiers visés sont passés de la fête au cauchemar en quelques minutes. La police a indiqué avoir été appelée samedi peu après 21h00 GMT sur le London Bridge, dans le centre de la capitale britannique, des témoins faisant état d'un véhicule ayant foncé sur la foule. La police des transports a indiqué dans un communiqué qu'il y avait "plusieurs victimes" à la suite de cet événement "qui semble avoir impliqué un véhicule et un couteau". La police a ensuite annoncé deux autres attaques, dans le quartier du marché de Borough Market, proche du pont, sur la rive sud de la Tamise, et à Vauxhall, toujours sur la rive sud. Cette dernière attaque s'est avérée ne pas être liée aux deux autres, traitées comme des "actes de terrorisme" par la police. La Première ministre Theresa May avait peu auparavant évoqué un "possible acte de terrorisme" dans un communiqué.
Le maire de Londres, Sadiq Khan, a condamné des "actes barbares" "Des coups de feu ont été tirés" à Borough Market, a indiqué la police. "J'ai vu une camionnette rouler en zigzag en tentant de faucher un maximum de personnes. Les gens essayaient d'échapper à la course du véhicule. J'ai ensuite essayé d'aider les blessés, des jeunes essentiellement", a raconté un témoin, Alessandro, à la BBC. "C'est une attaque terroriste, j'en suis sûr. J'ai vu une camionnette heurter la rambarde de London Bridge, puis un homme sortir avec un couteau pour se diriger vers un bar", a déclaré Dee, une habitante de Londres de 26 ans. "Et il y avait un homme avec un couteau qui courait, il a descendu les escaliers et s'est dirigé vers un bar, il n'est pas entré... Je pense à mes amis, j'espère qu'ils sont sains et saufs", a-t-elle ajouté. Holly Jones a raconté à la BBC qu'elle avait vu une camionnette blanche se déporter sur le trottoir et heurter plusieurs personnes. Elle a parlé de cinq personnes à terre. "Il y a plusieurs bateaux de police qui fouillent la Tamise avec des torches en ce moment", a-t-elle ajouté. La camionnette roulait à environ 80 kilomètres/heure, selon ce témoin. La police a lancé un appel au calme sur Twitter, demandant aux citoyens "d'être en alerte et vigilants". Le président américain Donald Trump a proposé son aide à la Grande-Bretagne. "Quoi que les Etats-Unis puissent faire pour apporter leur aide à Londres et au Royaume-Uni, nous sommes là - nous sommes avec vous. que dieu vous bénisse !", a-t-il écrit sur Twitter.
Courage Les policiers ont été appelés à 22H08 locales (21H08 GMT) suite à des témoignages faisant état d'une camionnette fonçant contre la foule sur le pont. Le véhicule s'est ensuite dirigé vers le quartier voisin de Borough Market, a indiqué la police. Là, les assaillants ont quitté le véhicule et plusieurs personnes ont été poignardées, dont un membre de la police des transports, grièvement blessé au visage et à la jambe. Les policiers ont "réagi rapidement, affrontant avec courage ces trois individus qui ont été abattus à Borough Market", selon un communiqué de la police. Les agresseurs ont été tués dans les huit minutes suivant le premier appel à la police. "Les suspects portaient ce qui ressemblait à des vestes explosives, qui se sont révélées fausses", a précisé la police, qui a appelé à éviter les quartiers où s'est déroulée l'attaque afin de laisser les urgentistes faire leur travail. Elle a également annoncé un renforcement de ses effectifs dans Londres dans les jours à venir. Près de 50 blessés ont été hospitalisés dans 5 établissements différents, ont annoncé les services ambulanciers, qui ont soigné des blessés plus légers sur place.
La France "aux côtés du Royaume-Uni" Quatre Français ont été blessés, "dont une personne particulièrement touchée", selon le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. Un Australien a également été blessé. Le président français Emmanuel Macron a assuré dimanche que la France était "aux côtés du Royaume-Uni", de même que la chancelière Angela Merkel, qui a souligné que l'Allemagne était "résolument aux côtés de la Grande-Bretagne". Le président russe Vladimir Poutine a condamné "l'attentat terroriste" et exprimé ses "profondes condoléances" au peuple britannique.
Troisième attentat "Il n'existe aucune justification possible pour de tels actes barbares", a réagi le maire de Londres Sadiq Khan. Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a adressé ses "pensées" aux "victimes et leurs familles". M. Khan a précisé qu'il participerait dans la matinée à une réunion d'urgence du gouvernement pour faire le point sur l'attaque. Cet attentat est le troisième en moins de trois mois en Grande-Bretagne: le 22 mars, à Londres, un homme avait aussi foncé sur la foule sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes avant de poignarder à mort un policier. L'assaillant, Khalid Masood, un Britannique converti à l'islam, avait été tué. Deux mois plus tard, un attentat a fait 22 morts et plus de 100 blessés le 22 mai à Manchester, lorsqu'un jeune Britannique d'origine libyenne s'est fait exploser à la sortie d'un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. Cette dernière, qui doit participer dimanche à Manchester à un concert exceptionnel de charité en hommage aux victimes de l'attentat du 22 mai, a déclaré sur Twitter: "Je prie pour Londres". L'attentat de Manchester a été revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), qui multiplie les attaques en Europe alors qu'elle enregistre des reculs sur le terrain en Syrie et en Irak. Après Manchester, Mme May avait relevé à son maximum le niveau d'alerte terroriste en Grande-Bretagne, avant de le ramener samedi dernier au niveau "critique", soit celui d'un attentat "hautement probable".
Elections maintenues Les élections législatives britanniques se dérouleront comme prévu jeudi 8 juin après l'attentat de Londres qui a fait 7 morts, et la campagne électorale reprendra de façon normale lundi, a annoncé dimanche la Première ministre Theresa May. Mme May a souligné que le pays faisait désormais face à "une nouvelle forme de menace" terroriste où les attaquants "se copient les uns les autres", sans que les récents attentats, "produits d'une idéologie malfaisante de l'extrémisme islamiste", soient liés les uns aux autres, selon elle.