Depuis une semaine environ, le phénomène du refoulement de jeunes algériens, des émigres clandestins, par les autorités espagnoles vers le port d'Oran a pris de l'ampleur. Durant cette période, pas moins d'une soixantaine de harraga sont arrivés. Pour la seule soirée de mercredi dernier, 40 d'entre eux, qui avaient passé de longs moments dans les camps espagnols de transit, ont débarqué au port et ont été pris en charge par les services de la police algérienne des frontières (PAF). Après les opérations d‘usages d'audition et d‘enquêtes, ils ont été dirigés vers les locaux de la sûreté de wilaya pour une éventuelle présentation devant le juge d'instruction près le tribunal de Seddikia. D'ailleurs, un groupe d'une dizaine de refoulés d'Espagne a été condamné la semaine dernière à des peines d‘emprisonnement et à des amendes. Malgré cette batterie de mesures et les opérations de police et de la gendarmerie, pour dissuader et faire échouer ces tentatives d'émigration clandestine, les jeunes continuent toujours de braver les dangers en haute mer, au risque de leur vie, pour regagner les côtes espagnoles. Certains se font même arnaquer par de soi-disant passeurs qui n'ont aucune expérience. Dès leur départ, et moyennant des sommes importantes, ils les font échouer sur les côtes du littoral Oranais ou marocain. Selon certains clandestins refoulés, plusieurs de leurs compatriotes, qui avaient tenté l'aventure le mois d'octobre dernier, ont été escroqués par leur passeur. Ils ont échoué sur les côte de l'enclave de Ceuta où ils ont été arrêtés et emprisonnés par les forces de sécurité de cette région. Ces jeunes lancent un appel aux services consulaires algériens et au Croisant Rouge Algérien pour trouver des solutions à leur problème, en attendant d‘être jugés. La cellule du comité du CRA d‘Oran de recherches des familles ou proches disparus doit tenir prochainement une réunion d'information pour faire le point sur ce phénomène qui a pris de l'ampleur ces deux derniers mois D'ailleurs, de visu, certains promeneurs, jeudi, au niveau du Bd front de mer ou dans la localité de Canastel, ont pu constater une opération combinée entre les forces des gardes côtes et aériennes pour faire échouer une tentative d'émigration. Selon certains, ils étaient à la poursuite d'une embarcation qui transportait des clandestins. A titre de rappel, plus d'une soixantaine de harraga ont été arrêtés depuis le début de ce mois, à bord d'une embarcation, au large des côtes du littoral oranais. Ils ont été condamnés à deux mois de prison ferme chacun, avec des amendes de 5 000 dinars. L'on saura également que le Bâtonnat d'Oran avait institué, dans un but humanitaire, depuis l'an dernier, une assistance gratuite des avocats de la défense pour ces harraga. Avec la somme de 10 millions de centimes, exigée par les passeurs, ces jeunes, au lieu d'aller à l'aventure, peuvent monter un petit commerce dans leurs localités respectives. Certes, ces jeunes, d'après les avis de certains, ont perdu tout espoir. Ils ne font qu'accroître le nombre des chômeurs. Ils ont entendu beaucoup de promesses de la part des autorités locales pour ce qui est de l'octroi de locaux commerciaux ou leur recrutement au sein des entreprises ou administrations locales. Ils ont opté pour l'aventure en espérant un avenir meilleur outre-mer.