À peine la nouvelle année entamée, que 17 émigrés clandestins ont été interceptés par les Forces navales. L'année dernière, 1 335 cas de harragas ont été enregistrés par le même département, 98 dépouilles repêchées sur les côtes algériennes et de nombreuses personnes portées disparues. Le problème de l'émigration clandestine est loin d'être réglé. D'année en année, les chiffres sont en augmentation continue. Il ne se passe pas un jour sans que la presse nationale n'évoque le sujet de l'émigration clandestine. Des dizaines de candidats, issus de différentes classes sociales, tentent au quotidien d'atteindre la rive Nord. Peu d'entre eux y parviennent, beaucoup périssent tandis que la majorité se fait intercepter par les Forces navales. Ces dernières ne chôment pas. Elles ont même tiré la sonnette d'alarme vu la fréquence de ces traversées. Les harragas embarquent par dizaines, à bord de chaloupes de fortune vers des horizons qu'ils espèrent plus cléments. Des femmes avec leurs enfants sont, également, tentées par cette traversée dangereuse. Selon le bilan 2008 de la cellule de communication des Forces navales, 88 interventions ont été effectuées en pleine mer dans le cadre de la lutte contre l'émigration clandestine. Résultat : l'interception de 1 335 harragas dont 1 327 Algériens, 98 corps sans vie repêchés en mer et 43 embarcations récupérées. Selon ce même rapport, la plupart des départs proviennent de la côte est du pays avec 636 émigrés, dont 442 venant de la wilaya de Annaba. La même source précise que l'été est considéré par les harragas comme une bonne période pour les tentatives de se rapprocher de l'Europe. À ce propos, 246 personnes ont été interceptées durant le mois d'août 2008 ; un chiffre élevé comparé aux autres périodes de l'année. Le rapport des forces navales signale, également, que la majorité des émigrés interceptés durant cette année sont de jeunes candidats dont l'âge varie entre 21 à 29 ans. Par ailleurs, il est indiqué que 87% de ces personnes utilisent des embarcations alors que 13% se faufilent dans les navires marchands. L'année 2008 a vu les chiffres sensiblement augmenter comparés à ceux des deux années précédentes. En effet, 1 259 clandestins ont été interceptés par les Forces navales durant l'année 2007 et 61 corps sans vie ont été repêchés au large des côtes. Le bilan de l'année 2006 s'élevait, quant à lui, à 1 016 personnes interceptées alors que 73 ont été retrouvées mortes en mer. Les chiffres enregistrés en 2005 sont les plus bas de ces cinq dernières années : 335 émigrés clandestins interceptés et 29 cadavres repêchés. Il faut préciser que le taux des départs a augmenté de 70% de 2005 à 2006. Les différentes études menées à ce sujet démontrent clairement que les pays du sud de l'Europe sont des destinations prisées. Face à ce rush, les pays européens tentent des mesures, parfois extrêmes, qui ne règlent pas le problème. Des questions se posent : qu'est-ce qui motive à entreprendre cette dangereuse aventure ? Comment lutter efficacement contre ce fléau, puisque les mesures prises par la justice algérienne ne semblent pas les décourager…. Malgré leur éloquence, ces chiffres ne reflètent pas l'ampleur exacte du phénomène car ils ne prennent pas en compte ceux qui sont arrivés à bon port ou encore, les personnes portées disparues. Les années 2007 et 2008 ont été particulièrement meurtrières pour les candidats à l'émigration clandestine. L'année 2009 s'annonce mal. Au cours des dix premiers jours de ce mois de janvier, les forces navales ont repris leurs opérations de sauvetage. 17 harragas ont été interceptés au large des côtes de Mostaganem. Le phénomène est en forte propagation, telle une pandémie sociale. Leur nombre a triplé en 2008, 639 clandestins refoulés d'Europe Durant ces trois dernières années, 1 360 émigrés clandestins ont été interceptés par les autorités européennes puis rapatriés. La cellule de communication des Forces navales algériennes a enregistré 639 cas de refoulement de harragas durant l'année 2008. Un chiffre en hausse comparé à celui de l'année 2007 avec 189 cas de refoulement et 532 pour l'an 2006. Concernant les émigrés clandestins d'origine étrangère interceptés dans les eaux territoriales, la même source a indiqué qu'ils étaient de cinq nationalités différentes, à savoir des Afghans, des Marocains, des Maliens et des Nigériens. N. A.