En se rendant, pour la huitième fois, dans la wilaya de Tipaza, jeudi dernier, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a effectué une inspection au niveau des onze projets financés par son département ministériel, une wilaya qui se distingue par 246,4 km de routes nationales (RN), 265 km de chemins de wilaya (CW), 211 km de chemins communaux (CC) revêtus et 570 km de chemins communaux non revêtus. A propos de l'entretien du réseau routier et sans tenir compte de l'état des CC, les besoins de la wilaya de Tipaza, estimés en 2004, s'élèvent à 1700 milliards de centimes, alors que la rallonge financière de 150 milliards de centimes allouée par l'Etat avait aussitôt été consommée. Malgré le fait que la wilaya de Tipaza a présenté des dossiers ficelés, relatifs aux deux autres tronçons routiers Bou-Ismaïl-Nador-Cherchell (50 km), à la voie express reliant la capitale du pays à Cherchell, indéniablement, en raison des difficultés de financement, cet important projet, qui devait initialement être achevé durant le premier trimestre 2009, connaîtra un retard dans sa réalisation. Le membre du gouvernement s'est contenté de féliciter les autorités de la wilaya de Tipaza pour le travail accompli, sans souffler mot sur le financement qui reste, en l'occurrence la somme de 47,26 milliards de dinars environ, pour achever ce projet. Le ministre des Travaux publics avait mis l'accent, lors de ces haltes, sur le gabarit et l'esthétique des ouvrages d'art, d'une part, et d'autre part, sur la nécessité impérative du boisement le long des routes, un point qui doit être inscrit, désormais, dans le cahier des charges à l'avenir. La vision futuriste du secteur des travaux publics s'articule sur la préservation de l'environnement et l'offre d'un réseau routier confortable aux usagers, avec toujours le souci de rendre fluide la circulation automobile. Amar Ghoul a décidé d'allouer la somme de 500 millions de dinars pour reprendre complètement les travaux de contournement du barrage de Boukourdane, long de 21 km. A la suite de la présentation de l'exposé sur les travaux réalisés par la wilaya de Tipaza, en matière de maillage des routes au niveau des zones rurales, le membre du gouvernement a mis en exergue l'intensification des efforts de l'Etat sur les projets qui font sortir plusieurs agglomérations rurales de l'isolement. « Si Barkat devra nous payer », ironise-t-il. Le périple s'est terminé au port du chef-lieu de la wilaya. « Ce sera un projet pilote pour tous les ports algériens », déclare-t-il. « Nous n'avons pas les compétences voulues pour hisser cette infrastructure portuaire à un niveau mondial. Nos bureaux d'études sont limités, actuellement, et il ne faut pas avoir honte de solliciter des spécialistes étrangers. Je vous demande d'engager un bureau d'études international pour l'aménagement de ce port, afin de le rendre beau, attrayant, sans perdre de vue les aspects de ses activités en matière de plaisance, essentiellement, et de pêche. Ce port doit préserver les valeurs culturelles de Tipaza, qui demeure un site du patrimoine culturel mondial », conclut-il. Les travaux d'aménagement ont été confiés à un groupement d'entreprises portugaises, Abrantina Construtora, depuis le 26 septembre 2006. Le délai de réalisation est fixé à 15 mois. Le montant du marché est estimé à 1051 milliards de dinars. Le département ministériel de Ghoul est décidé à mettre le paquet dans ce projet pilote pour aligner les infrastructures portuaires algériennes sur les normes internationales, afin d'accueillir les touristes, à l'instar des autres ports de la Méditerranée, au milieu d'un environnement pas du tout agressif. Intransigeant devant les responsables des entreprises, « l'imperfection n'est plus tolérée, si nous voulons que nos infrastructures répondent aux exigences », menace-t-il.