La wilaya de Bouira dispose d'une ressource hydrique importante. Le volume d'eau mobilisé par les trois barrages, à l'image de Tilesdit (168 millions de mètres cubes), Koudiet Asserdoune (640 millions mètres cubes) et Oued Lakhel (30 millions de mètres cubes), avoisine le milliard de mètres cubes. Ces ressources peuvent assurer et d'une manière régulière une disponibilité de l'eau potable au profit des populations locales et d'autres wilayas limitrophes. Un programme important a été lancé, il y a plus de trois ans, visant le raccordement de plusieurs localités aux eaux des deux barrages de Tilesdit et de Koudiet Asserdoune. Les eaux de Oued Lakhel, qui alimentait dans le passé les deux communes de Aïn Bessem et de Sour El Ghozlane, sont destinées exclusivement à l'irrigation des terres agricoles. Néanmoins, le retard accusé dans la réalisation des projets concernant l'alimentation en eau potable de plusieurs localités, notamment du sud, de l'est et de l'ouest de la wilaya, inscrits dans le cadre du système des grands transferts des eaux des barrages a pénalisé une population importante. Dans les communes rurales, l'eau se fait rare. Le liquide coule timidement dans les robinets. Pour illustrer cette défaillance en matière de gestion de ces importants projets, l'exemple de la commune d'Ath laâziz, une région de haute montagne, située à 10 km seulement du chef-lieu de wilaya est cité régulièrement. «Le projet visant le raccordement des foyers de cette commune au barrage de Tilesdit piétine, et ce, depuis plus de quatre ans. Nous avons toujours demandé aux autorités d'expliquer ces retards et d'agir pour résoudre le problème, mais en vain», déplore un élu local. Il ajoutera que la population locale a toujours appelé à l'ouverture d'une enquête quant aux modalités d'attribution du marché de réalisation du réseau. On rappelle à ce sujet que l'entreprise en charge de ce projet dont le montant est évalué à 10 milliards de centimes, a quitté les lieux. «L'enveloppe dégagée pour le financement des opérations de transfert est d'ores et déjà consommée», rapporte un cadre de l'administration locale. Si de ce côté-ci de la wilaya de Bouira, c'est la grogne, de l'autre côté, c'est l'excitation et la joie. En effet, les villages relevant des communes de Ridane, Maâmoura, Dechmia, Hakimia, Hajra Zarga, au sud de la wilaya, et Boukram et Zbarbar, à l'ouest de Bouira, vont bénéficier d'une alimentation régulière en eau potable. Selon le directeur des ressources en eau, «le besoin en eau potable des cinq communes du sud de la wilaya est de 9000 m3/j. Toutes les contraintes et oppositions freinant l'avancement des chantiers ont été levées», a-t-il précisé, en indiquant que les essais interviendront dans les prochains jours. A Dechmia et Maâmoura, les services en charge du projet sont également en train de tester les réseaux. Dans un rapport rendu public par les services de la wilaya, une population de 27 000 habitants bénéficiera dans les prochains jours de cette mise service des réseaux de distribution d'eau potable. A l'ouest de la wilaya, ce sont les localités de Boulerbah, Guelta Zerga, et Ziraoua qui ont bénéficié récemment d'une alimentation régulière en eau potable à partir des eaux du barrage de Koudiet Asserdoune.