Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, devra présenter, au cours de cette semaine, le plan d'action du gouvernement en Conseil des ministres avant de le soumettre à l'approbation du Parlement. C'est ce que prévoit la Constitution amendée en 2016, dans son article 93 : «Le président de la République nomme les membres du gouvernement après consultation du Premier ministre. Le Premier ministre coordonne l'action du gouvernement. Le gouvernement élabore son plan d'action et le présente au Conseil des ministres.» Ce n'est donc qu'après la tenue du Conseil des ministres que la très attendue feuille de route du successeur de Abdelmalek Sellal atterrira à l'Assemblée populaire nationale (APN), comme le stipule l'article 94 de la Loi fondamentale. «Le Premier ministre soumet le plan d'action du gouvernement à l'approbation de l'Assemblée populaire nationale. Celle-ci ouvre à cet effet un débat général. Le Premier ministre peut adapter ce plan d'action, à la lumière de ce débat, en concertation avec le président de la République. Le Premier ministre présente au Conseil de la nation une communication sur le plan d'action du gouvernement tel qu'approuvé par l'Assemblée populaire nationale. Le Conseil de la nation peut émettre une résolution», lit-on dans cet article de la Constitution. Ainsi, le passage de Abdelmadjid Tebboune devant les députés, prévu pour dimanche 18 juin, doit être précédé par la tenue d'un Conseil des ministres qui aura lieu probablement mercredi prochain. Mais que proposera le Premier ministre dans son plan d'action ? Ce nouveau plan donnera-t-il les clés de sortie de la crise économique actuelle ? «Nécessité de réformer» Aucune information n'a filtré, jusqu'à présent, sur le contenu de ce plan. Mais des voix appellent déjà à engager des réformes sérieuses. C'est le cas du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Intervenant, vendredi dernier, devant les membres du conseil national du parti, l'actuel chef de cabinet de la présidence de la République met l'accent sur «la nécessité d'engager des réformes» et de «ne pas perdre de temps». Le message s'adresse au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. «Nous considérons aussi que la bataille que notre pays doit mener pour triompher de la crise financière, pour progresser dans la construction d'une économie diversifiée et répondre aux besoins d'une population en forte croissance, invite tous les acteurs politiques, syndicaux et patronaux à la sérénité et au dialogue pour l'émergence d'un consensus national économique et social», enchaîne-t-il. Quelle sera la nature de ses réformes ? Abdelmadjid Tebboune abandonnera-t-il le nouveau modèle de croissance élaboré par l'ancien gouvernement ? Très peu probable, d'autant plus que l'actuel gouvernement et ceux qui l'ont précédé appliquent un seul programme. C'est celui du président Bouteflika, qui fait, selon les membres du gouvernement, des transferts sociaux la colonne vertébrale de sa politique. Selon Ahmed Ouyahia, 18 milliards de dollars ont été consacrés à ce volet en 2016. Cependant, la persistance de la crise financière qui risque de durer encore va contraindre l'Exécutif à revoir sa démarche. Et le plan d'action du gouvernement Tebboune pourrait donner les premiers signes de ce changement.