Photo : Medjahdi De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Fléau des temps modernes, l'athérosclérose est, de nos jours, responsable, via les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux, de près de 35% de décès dans la population algérienne, a déclaré le professeur K. Merad du CHU Mustapha d'Alger. une équipe de professeurs, de différentes régions du pays (Alger, Oran, Tlemcen, etc.), spécialistes de la question, ont tenté, lors de la quatrième journée scientifique sur les risques cardio-métaboliques et prise en charge médicale et chirurgicale de l'athérosclérose, d'apporter des résultats importants qui déboucheraient sur un traitement préventif, lequel éviterait ce phénomène. Les intervenants ont longuement débattu les causes de l'athérosclérose qui, selon les spécialistes, sont complexes et ne sont pas encore totalement élucidées. Ce qui a incité les séminaristes à inscrire une série de recommandations en vue d'une bonne prise en charge de cette maladie, laquelle, croit–on savoir, débute lorsque la paroi interne de l'artère est endommagée. Selon un médecin, la paroi des vaisseaux sanguins réagit à cette blessure en cumulant des corps gras, comme le cholestérol, le calcium et autres substances, contre la paroi interne de l'artère. Il en résulte un épaississement progressif de la paroi des vaisseaux sanguins. L'hypertension artérielle, l'augmentation du cholestérol et des triglycérides dans le sang ainsi que le tabagisme sont des éléments favorables au développement de la plaque. Les conférenciers ont indiqué qu'il est possible de réduire les risques de maladies du cœur en connaissant et en maîtrisant la tension artérielle, le diabète et le taux de cholestérol. Pour mener une vie saine, il est conseillé d'éviter la fumée, de pratiquer un sport et d'adopter une hygiène alimentaire pauvre en lipides afin de conserver un poids santé, en limitant la consommation d'alcool pour chasser le stress. Cette 4e journée a été marquée par de nombreuses conférences, entre autres, sur la prise en charge chirurgicale, la chirurgie de l'aorte ainsi que d'autres traitements particuliers, comme l'insuffisance cardiaque à fonction systolique conservée guidé par l'échocardiographie, l'angioplastie primaire, l'obésité et la HTA, etc. Les conférenciers ont souligné que les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Le rôle de l'athérosclérose dans la survenue de ces maladies n'est plus à démontrer. Elle tue chaque année plus de 8 millions de personnes dans le monde, et le nombre est en constante augmentation ; en 2020, on assistera à plus de morts à la suite de maladies coronariennes. Le terme athérosclérose désigne une atteinte de grosses et moyennes artères telles que l'aorte, les artères du cœur ou coronaires et les artères cérébrales, suite à l'accumulation de graisses dans la paroi artérielle. Ces dépôts de graisse ou athérome sont composés principalement de cholestérol. L'athérosclérose survient, explique-t-on, lentement, sur une période de plusieurs décennies. Les causes de l'athérosclérose sont nombreuses. C'est pourquoi on parle de «maladie multifactorielle». Les facteurs incriminés sont désormais connus : âge et sexe bien entendu, mais surtout le tabac, le diabète, le surpoids, la sédentarité, et l'hypertension artérielle. Tous ces facteurs sont liés : mauvaises habitudes alimentaires, sédentarité, obésité et diabète, etc. Deux médecins interrogés nous parlent, selon le dernier rapport, que, pour combattre les maladies cardiaques, il faut cibler le stress, puisque, disent-ils, les personnes «nerveuses et stressées» subissent un double risque cardiaque. «Le stress et l'anxiété sont les deux cibles de la médecine moderne pour combattre plus efficacement les maladies cardio-vasculaires, selon de nouvelles recherches publiées samedi 29 mars dernier, lors d'une conférence sur les soins cardiaques organisée à Chicago», nous disent–ils. Selon une étude, «les personnes qui maîtrisent leur stress ou le maintiennent sous contrôle ont 60% moins de risque de subir une attaque cardiaque ou cérébrale que celles dont l'anxiété est élevée ou s'accroît». Ces études, indique le rapport, ont déjà lié le stress psychologique, qu'il provienne d'une dépression ou de l'anxiété, à la progression de l'athérosclérose, au développement de thrombose et à un risque accru d'arythmie cardiaque. Cependant, et étant donné que rien n'a été fait sur le plan de la prévention, le professeur Merad a tiré la sonnette d'alarme en indiquant qu'on peut améliorer la situation grâce à la collaboration de tous. «L'athérosclérose menace, et l'OMS l'a déjà souligné, alors faisons en sorte que les recommandations portent leurs fruits.»