Depuis trois semaines, la corvée de l'eau a pris des dimensions cauchemardesques à la cité Djebel Ouahch. Cela dure depuis l'annonce par la Seaco du lancement de travaux de rénovation d'une conduite d'alimentation en eau de la tranche D de ladite cité. Un chantier qui traîne, mais les ennuis des habitants de toute la cité avec l'AEP sont déjà énormes, notamment durant la première quinzaine du mois de Ramadhan. Un mauvais présage pour un été qui s'annonce chaud et surtout très dur. Avec les horaires des lâchers irréguliers d'eau, la faible pression et les multiples perturbations qui peuvent durer plusieurs jours, les résidents, qui voient rouge, ne savent plus où s'alimenter en eau. Certains ont même recouru aux services des propriétaires de citernes, mais cela n'est possible que pour les étages inférieurs. «Figurez-vous qu'après une attente de cinq jours, on n'a reçu l'eau dans la nuit de jeudi dernier, que durant 45 minutes, à une faible pression et à une heure tardive, ce qui ne couvre même pas la consommation d'une seule journée, alors qu'on ne peut même pas se permettre de faire le ménage, ni laver le linge, ni même prendre une douche», déplore une dame de la cité CNEP de Djebel Ouahch. Plusieurs mères de famille affirment qu'elles ont été contraintes de déplacer leur linge pour le laver chez leurs proches. «Depuis deux années, la situation est devenue insoutenable dans cette cité. Nous avons vécu le même calvaire durant l'été de l'année écoulée. On ne comprend pas ce qui se passe, pourtant la conduite a été rénovée suite à un chantier qui nous a causé beaucoup de désagréments, mais notre calvaire perdure encore, alors que nous ne constatons aucune amélioration en cette période estivale», dénoncent des habitants rencontrés durant le week-end dernier des jerrycans à la main pour faire la quête de l'eau par une journée de forte chaleur, en attendant le bout du tunnel. Jusqu'à présent, c'est toujours le silence radio du côté de la Seaco, où la moindre petite nouvelle n'est venue rassurer les pauvres citoyens de Djebel Ouahch.