A l‘agenda de la visite de travail du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, aujourd'hui et demain à Alger, figureront, selon toute vraisemblance, la préparation de la visite officielle du président Macron dans les prochaines semaines, mais aussi la situation en Libye et dans le Sahel. La visite de M. Le Drian à Alger intervient à quelques semaines de la visite annoncée en Algérie du président français, Emmanuel Macron. Un communiqué de la présidence algérienne a indiqué, vendredi, que le président Bouteflika et son homologue français ont souligné, dans un entretien téléphonique jeudi, leur volonté de consolider les relations d'amitié et de coopération entre l'Algérie et la France. Ils ont également souligné leur «détermination commune pour conjuguer leurs efforts en vue d'extirper le terrorisme de la région du Sahel». Ancien ministre de la Défense du gouvernement de François Hollande, Jean-Yves Le Drian connaît parfaitement les dossiers relatifs aux conflits libyen et sahélien. Concernant la réconciliation nationale et la restauration de la paix au Mali, «il importe de mettre en œuvre les Accords d'Alger. Il n'y a pas d'autre sortie», avait souligné Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense au troisième forum informel de Dakar (6 et 7 décembre 2016). Et d'insister qu'«il importe de respecter les Accords d'Alger en commençant par la sécurité, condition préalable pour empêcher les groupes terroristes de se reconstituer». «Je sens bien que le processus de DDR (désarmement, démobilisation, réintégration des combattants), qui est consubstantiel des Accords d'Alger, traîne encore des réserves», avait toutefois indiqué le ministre français à la faveur d'une conférence de presse. «Mais il est nécessaire que l'ensemble des acteurs fassent pression, mettent les moyens, y compris politiques, pour que ces accords soient respectés», avait-il alors insisté. Et Jean-Yves Le Drian de souligner que «la situation au Nord-Mali nous préoccupe particulièrement. Dans cette situation, nous devons tous agir». Le chef de la diplomatie française demandera-t-il à Alger une action plus «significative», comme le laissait entendre le nouveau chef de l'Etat français dans une récente déclaration ? Sachant qu'Alger est opposé à toute implication militaire dans quelque conflit que ce soit, privilégiant la constance diplomatique algérienne par des règlements politiques aux actions militaires. La visite du MAE à Alger a été précédée de celles qu'il a déjà effectuées au Caire et à Tunis. Après Alger, Le Drian se rendra jeudi prochain au Sénégal et vendredi en Mauritanie, selon son agenda hebdomadaire.