Avec quatre mois de retard sur le calendrier réglementaire, l'Assemblée de la wilaya d'Alger organise depuis hier sa deuxième session ordinaire pour l'exercice 2006, consacrée à l'adoption du Budget supplémentaire (BS) de la wilaya d'Alger, ainsi qu'à l'étude et à l'approbation de nouvelles défalcations de terres agricoles relevant du domaine public de l'Etat pour les besoins d'implantation de projets d'utilité publique. Le projet du BS de la wilaya, soumis à l'approbation de la composante de l'APW, à domination FLN, porte sur 22,9 milliards de dinars, dont 8,2 milliards réservés au fonctionnement de la wilaya et 14,6 milliards de dinars pour les volets équipement et investissement. Cette première journée, entamée avec une présentation des points inscrits à l'ordre du jour par le président de l'APW, Mahmoud Zaïm, et par une lecture par le chef de l'exécutif, Mohamed Kebir Addou, de son bilan d'action pour la période allant d'avril à novembre, s'est vite transformée en « procès » de la présidence de l'assemblée et de la commission des finances. Les élus Ferrah Mohand Arezki et Aït Cherif Ahmed du FFS, Chegnane Mimoun et Mahrouk Farid, respectivement du RND et du mouvement El Islah imputent la responsabilité du retard qu'accuse la présentation du BSdevant l'APW à Zaïm Mahmoud. L'avant-projet du budget en question aurait atterri, d'après eux, à la commission des finances pour étude dès la première semaine du mois de juillet. M. Zaïm s'en défend, arguant le fait que le travail de la commission n'a pas été achevé à cette période et que celle-ci n'était pas propice à la tenue de la session ordinaire, puisqu'elle coïncidait avec les vacances et le Ramadhan. Ne voulant pas s'attarder sur cette « affaire de retard », le président de l'Assemblée invitera le responsable de la commission des finances à présenter aux élus son rapport sur le budget supplémentaire. A peine sa lecture terminée, que pratiquement les mêmes élus montreront, cette fois-ci pour « dénoncer », les moyens utilisés et la procédure faite sienne par la commission pour réunir les 550 millions de dinars qui seront redistribués à titre d'aide à 25 communes dites défavorisées de la capitale. Certain, M. Ferrah expliquera que la création de cette cagnotte obéit à des objectifs « électoralistes » et s'est faite, plus grave, au détriment des financements des projets algérois, dont les budgets de quelques-uns ont « éclaté ». Même son de cloche chez son collègue M. Mimoun du RND qui parle d'une décision prise par la commission d'annuler les subventions au profit des EPIC pour pouvoir réunir le montant de la « cagnotte », et à M. Aït Cherif de s'interroger sur quelles bases ont été décidées les inscriptions de nouveaux projets sachant qu'aucune « étude » n'a été réalisée. En aparté, le wali d'Alger répondra, mal à l'aise, aux questions des journalistes concernant notamment les démolitions dont ont fait l'objet les logements du promoteur El Bordj à Ouled Fayet, estimant que le chiffre avancé par la presse, de 464 logements, était erroné, il s'agit d'après le wali de 30 logements que le promoteur, malgré les mises en demeure qui lui ont été signifiées, a poursuivi la construction sur un terrain qui ne lui appartient pas. Le terrain en question, selon M. Addou, relève de la propriété du parc Dounia. Depuis septembre 2004, 2015 constructions illicites ont été démolies d'après le wali. Abordant le sujet des préparatifs d'Alger, « Capitale arabe de la culture », M. Addou promet que son administration sera prête le jour « J » malgré des « voix qui s'élèvent » et qui « font douter de la capacité d'Alger d'accueillir cette manifestation ».