Le barrage de Tichi Haf, dont le plan d'eau chevauche sur les territoires des communes de Tamokra et Bouhamza, est à la fois source d'émerveillement et d'inquiétude. En effet, de par l'immensité de son étendue glauque, le calme rédempteur de la montagne et la luxuriance de la forêt toute proche, le site exerce un irrésistible attrait sur les inconditionnels de la nature. Cependant, ce cadre idyllique ne doit pas faire oublier qu'une vigilance de tous les instants doit rester de mise. Pour avoir sans doute oublié de «se méfier de l'eau qui dort», un jeune de 29 ans l'a payé de sa vie. A l'évidence, cette noyade survenue au cours du mois d'avril dernier, n'a pas agi comme un électrochoc. Qu'a-t-on fait depuis pour insuffler une prise de conscience à ces jeunes qui se mettent en danger ? Apparemment, pas grand chose. Il n'y a qu'à faire une virée sur les berges du lac pour en avoir la preuve par quatre. Emportés par un élan d'insouciance et leur fougue de jeunesse, une escouade d'ados et de moins jeunes continuent de se «mesurer» à ce monstre dormant. Au péril de leur vie. Voulant se soustraire à la chaleur moite de ces derniers jours, ils se laissent tenter par la baignade, ignorant que le fond vaseux est un piège mortel. A hauteur du village Tizi Aidel, mais aussi du côté de Tansaout, dans la commune de Bouhamza, on s'en donne à cœur joie. Pendant ce temps, parents et autorités se complaisent dans une posture d'indifférence. Peut-être attendent-ils que l'on comptabilise d'autres victimes pour daigner réagir, en imputant la faute à la fatalité.