Les responsables du ministère de l'Energie ont promis de régler les situations financières des entreprises d'électricité et de gaz dans les plus brefs délais, mais sans arrêter de date. Le calvaire des entreprises engagées dans la réalisation des projets de raccordement des foyers au réseau de gaz naturel serait sur le point de prendre fin après 15 mois d'attente. Dans la wilaya de Béjaïa, elles sont pas moins de 53 entreprises qui ont pris en charge le programme d'alimentation de la région en gaz. L'ex-Sonelgaz doit régler une ardoise qui s'élève à 170 milliards de centimes pour la wilaya de Béjaïa et 1600 milliards à l'échelle nationale, des sommes arrêtées au 31 décembre 2016. Lors d'un sit-in organisé fin mai dernier dans l'enceinte du ministère de l'Energie par l'Association nationale des entreprises d'électricité et de gaz (Aneeg), les protestataires ont obtenu la promesse du «règlement des situations financières dans les plus brefs délais», selon le vice-président de l'Aneeg, Remila El Hanafi. Un délai qui ne saurait dépasser un mois, selon certaines indiscrétions. «Nous avons été reçus par 5 cadres de ce département. Après avoir exposé la situation des entreprises qui se débattent pour survivre, les responsables nous ont indiqué que nos revendications seront prises en charge dans les plus brefs délais mais sans avancer aucune date», affirme notre interlocuteur. Cette situation, qui perdure depuis 15 mois, n'a pas été sans conséquences sur la santé de ces entreprises, sur la population, l'avancement des projets et le taux de pénétration en gaz naturel dans la wilaya. «Toutes les entreprises sont à l'arrêt, le taux de pénétration en gaz naturel n'a pas atteint les 50%. Des chantiers sont ouverts un peu partout dans le cadre du dernier programme quinquennal du Président, qui consiste en l'alimentation des quartiers et des lotissements sociaux et la pose des conduites de transport de gaz», constate Remila El Hanafi. Outre l'arrêt des chantiers dans la région, des projets d'aménagement urbain inscrits dans le cadre des PCD sont bloqués, puisque le lancement de ces derniers est subordonné à l'achèvement des travaux de raccordement de gaz. L'impact direct sur le fonctionnement des entreprises s'est vite ressenti. Des unités ont commencé à disparaître et des centaines de travailleurs se sont retrouvés au chômage. «Nos entreprises, dont les capacités de réalisation sont connues, qui ont relevé le défi en vue d'accomplir cette noble mission malgré les difficultés, sont pour la plupart au bord de l'asphyxie», regrette-t-il, avant d'ajouter que «nous n'arrivons plus à payer nos salariés et fournisseurs et de nous acquitter des redevances fiscales et parafiscales». D'autres entrepreneurs ont fait des efforts pour ne pas pénaliser les habitants qui attendent le gaz. Malgré cela, M. Remila estime : «Nous avons fait de notre mieux pour ne pas pénaliser la population. On est allés plus loin. A Béjaïa, il nous est même arrivé de nous solidariser avec des chefs d'entreprises asphyxiées par la crise pour qu'ils puissent terminer leurs chantiers.»