L'Association nationale des entreprises d'électricité et de gaz (Aneeg) a organisé, hier, à l'hôtel Sarrasin de Béjaïa, une réunion de ses adhérents chefs d'entreprise en charge des projets de réalisation de raccordement en gaz naturel dans la wilaya de Béjaïa. Objet : débattre comment recouvrir leurs créances auprès du groupe de la DDE/SDE du groupe Sonelgaz. Après avoir brossé le tableau, peu reluisant, de la situation financière des 52 entreprises détentrices de projets de raccordement en gaz naturel depuis mars 2016 par le vice-président national de l'Aneeg, Remila El-Hanafi, il ressort que toutes les entreprises sont en difficulté financière à cause du "non-paiement de leurs créances par le groupe Sonelgaz". Lors des débats, les différents chefs d'entreprise qui sont intervenus, ont soulevé unanimement trois problèmes majeurs auxquels ils font face : le non-paiement de leurs créances, les pénalités de retard et la restitution des 7% des cautions de bonne exécution. "Toutes les voies ont été exploitées par notre association pour régler ces problèmes soulevés. En vain. Nous avons tenu des réunions avec les trois DG des filiales du groupe Sonelgaz, SDE, SDO et SDC, et même avec l'ex-PDG de la Sonelgaz, sans résultat", rappelle, documents à l'appui, à son assistance le vice-président de l'Aneeg. "Nous avons même adressé une lettre ouverte, via la presse écrite, au Premier ministre", ajoute-t-il. Certains chefs d'entreprise, signale l'intervenant, ont même envoyé des mises en demeure à Sonelgaz. L'intervenant est même allé jusqu'à douter de "l'existence d'un cercle maffieux qui bloque le projet du président de la République sur ce volet de raccordement en gaz naturel". Les intervenants sont unanimes à agir ensemble au plus haut niveau par des actions concrètes afin de recouvrer leurs créances. Ainsi, il a été décidé, lors de cette réunion, d'adresser une lettre ouverte au président de la République pour l'informer des difficultés rencontrées auprès des filiales de distribution d'énergie du groupe Sonelgaz, de tenir des rassemblements devant les sièges de ces filiales, d'ester en justice Sonelgaz selon le cahier des charges et enfin de tenir un rassemblement national devant le siège de la direction générale du groupe Sonelgaz à Alger. À rappeler que c'est la troisième réunion de ladite association tenue dans la wilaya de Béjaïa pour le même motif. La première réunion a eu lieu le 28 janvier dernier à l'hôtel Cristal 2 de Béjaïa après que les entreprises ont arrêté les travaux de raccordement en gaz naturel dans plusieurs communes de Béjaïa. Les entreprises ont cessé les travaux pour non-paiement de leurs créances par la SDE. De ce fait, les entreprises se déclarent asphyxiées financièrement et qu'elles ne peuvent plus faire face même aux paiements des salaires de leurs employés. Vers la fin février, l'Aneeg a réuni ses adhérents touchés par ce problème pour décider de reprendre les travaux à l'arrêt après que les factures du mois de juillet 2016 de 22 entreprises ont été honorées par la SDE et que cette dernière s'est engagée à honorer le reste des factures au plus tard le 31 mars dernier pour toutes les entreprises. Un engagement qui n'a pas été respecté par la SDE, d'où le retour à la case départ ; l'arrêt des travaux par ces entreprises. L. OUBIRA