Qu'ils soient les victimes d'une répudiation ou les souffre-douleurs d'une désunion familiale, nos vieillards sont emmitouflés dans leurs vieilles pelisses râpées par l'indifférence d'une descendance ingrate et oublieuse. La journée internationale qui leur est pourtant consacrée s'est éteinte dans le désintéressement coutumier. L'honneur est sauf, grâce aux quelques actions ponctuelles destinées beaucoup plus à la consommation interne. Nos vieux sont cependant en droit d'espérer de tout un chacun de nous et de la société en générale beaucoup plus qu'une commisération atrocement travestie dans les oripeaux de l'égoïsme. Leurs mains tremblotantes requièrent la générosité des êtres et leur voix frémissante est à la recherche d'une oreille auditive. C'est le minimum bienséant, auquel aspirent nos anciens, postérieurement à une dure existence de labeur et de privation. Il y a heureusement ces êtres anonymes et bénévoles, qui s'échinent aux côtés des employés des hospices de vieux, à dessiner, tant bien que mal, le sourire sur ces visages desséchés par le temps et la solitude. Ces femmes et ces hommes puisent au fond de leurs tripes le temps qui revient de droit aux pensionnaires des centres de Bab Ezzouar et de Dély Ibrahim. L'acte strict a coiffé encore une fois au poteau la solidarité soutenue et entreprenante. Comme quoi, c'est toute la société qui est passée devant les plaques des asiles de sénescence, lors de cette fête qui coïncidait à juste titre avec la journée du seigneur. En définitive, la journée internationale des personnes âgées aurait duré somme toute l'instant d'une lecture sur l'éphéméride grégorien.