Elle vit une menace permanente sur les libertés, la démocratie et les fondements mêmes de la nation. Ses manifestations les plus évidentes sont : La montée d'un despotisme aveugle et d'une gouvernance chaotique s'affirmant à tous les niveaux, foulant aux pieds la Constitution et portant de graves atteintes aux libertés si chèrement acquises. La recrudescence des actes de terrorisme, résultat d'une hasardeuse politique pour « la paix et la réconciliation nationale », battue en brèche par la résurgence des problèmes de sécurité revenus au premier plan. La recomposition de l'Alliance présidentielle en faveur de l'islamisme et du conservatisme risquant d'entraîner le pays vers la théocratie et la régression. La montée de la paupérisation et du chômage, notamment des jeunes, frappant notre pays malgré une embellie financière sans précédent. La conduite d'une politique économique néo-libérale décousue, où bureaucratie, corruption généralisée, dilapidation des deniers de l'Etat bloquent toute stratégie d'investissement et de relance économique susceptible de sortir le pays de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. En un mot, tout un pays en panne de projet politique global et cohérent de développement national durable, susceptible de répondre, dans le présent, aux besoins fondamentaux des citoyens, et, à l'avenir, de préserver les intérêts des générations futures. Face à cette situation de crise, le CCDR a lancé un appel le 17 octobre dernier, en direction des citoyennes et des citoyens pour la constitution d'un Collectif d'initiatives démocratiques afin de préparer le Rassemblement des forces démocratiques, pour une alternative de justice sociale et de démocratie, respectueuse des droits et libertés individuels et collectifs. C'est grâce à la création de collectifs locaux d'initiatives démocratiques que naîtra un mouvement dont l'intelligence, la créativité et la force émergeront de la société. Ces collectifs constitueront des espaces de rassemblement et d'échange pour toutes celles et tous ceux désirant œuvrer pour une politique de rupture radicale avec un système anachronique, obsolescent et disqualifié aux yeux du peuple. Ce rassemblement se veut tout à la fois front de résistance et force de proposition. Un front de résistance contre la dérive obscurantiste et rétrograde qui se dessine avec la compromission islamiste conservatrice et l'autoritarisme d'un pouvoir qui ne cherche qu'à se maintenir et à se reproduire. Une force de proposition articulée autour de deux objectifs essentiels : Engager une réflexion pour jeter les bases d'un projet démocratique et social, promis par l'appel du 1er novembre 1954, reposant sur un Etat de droit, fondé sur le progrès, la modernité et l'universalité, attaché aux libertés démocratiques et valeurs républicaines ainsi qu'aux valeurs millénaires ayant forgé l'identité nationale. Un projet de société où l'égalité des droits, entre les femmes et les hommes, constituera le pilier de l'organisation de la famille et de la société. Impulser, sur la base des résultats de cette réflexion, un programme d'action se développant autour des axes suivants : Elaboration d'un mémorandum restituant un état des lieux au plan politique, économique, social et culturel. Etat des droits et libertés dans la perspective d'éventuelles révisions de la Constitution, de la loi sur les partis, de la loi électorale, des codes de la commune et de la wilaya et du code de la famille. Consécration du devoir de mémoire avec l'édification de mémoriaux du souvenir dans toutes les communes où sont tombés (ont été assassinés) les martyrs de la République. Sauvegarde des libertés avec la mise en place d'un observatoire des libertés. Emancipation de la vie citoyenne par la finalisation d'une charte de la citoyenneté. Conception d'une charte du développement national visant à la préservation des ressources naturelles dans une perspective de développement durable, intégrant toutes les forces et capacités humaines, en Algérie et à l'étranger, ainsi que de défense de l'emploi, du niveau de vie des citoyens et des services publics ; une charte qui privilégie le développement des ressources humaines, qui renforce la solidarité nationale et qui met en œuvre une lutte soutenue contre les fléaux sociaux. Une charte qui œuvrera à l'émancipation des régions en entités dotées de larges prérogatives permettant au pouvoir central de se consacrer efficacement aux grands problèmes de la nation. Elaboration d'une charte culturelle définissant les contours de l'identité nationale, en prenant en compte toutes les dimensions de notre personnalité sans surdétermination ni exclusive. Il s'agit finalement de mettre en place les fondements d'un projet de société républicain, moderne, relevant le double défi du redressement et du renouveau avec une dynamique nouvelle dans la conduite du développement et de la gouvernance dans un Etat fort et juste ; une dynamique investissant en priorité dans le capital humain dans une Algérie partie intégrante du monde moderne ; un projet républicain qui vise à donner au peuple son rôle essentiel d'acteur fondamental dans la vie de la nation. Dans cette démarche et cette mobilisation, la place et le rôle de la femme et des jeunes sont essentiels. Comme des millions d'algériennes et d'algériens, nous refusons de rester les bras croisés et de nous faire les complices d'une tragédie annoncée. Soyons nombreuses et nombreux, citoyennes, citoyens, associations, syndicats, partis démocrates... pour faire de ce rassemblement des démocrates auquel nous aspirons, un moment important de la vie de la nation, afin de transformer le rapport de force, face à un pouvoir à bout de souffle, grâce à la réflexion et à l'action des comités d'initiatives démocratiques, au sein de chaque commune et de chaque wilaya. La convergence vers un grand rassemblement des forces démocratiques serait le couronnement de ce processus pour une véritable alternative démocratique. Toutes les suggestions et les propositions en rapport avec ce projet peuvent être communiquées aux coordonnées suivantes : [email protected] ou au numéro suivant : 061-50-67-71 Alger, le 25 novembre 2006 Le Collectif d'initiatives démocratiques