Huit hôtels, soit la totalité des établissements que compte la wilaya, sont menacés de fermeture à compter du 30 novembre prochain, pour non-conformité avec les normes d'exploitation de ce type de service public. Quatre d'entre eux sont implantés au chef-lieu de wilaya, trois dans la ville côtière de Ténès et un dans la Daira de Oued Fodda. Selon une source de la direction du Tourisme, le recours à une telle décision est inévitable, car « aucun des gestionnaires concernés n'a daigné, à ce jour, se conformer ou à s'adapter aux exigences du ministère du Tourisme en la matière. » L'objectif consiste à mettre à niveau ces établissements publics, de surcroît à vocation touristique et d'accueil des passagers. Or, d'après la même source, « les propriétaires privés de ces hôtels refusent toujours de s'y soumettre, se dérobant ainsi des obligations fondamentales, notamment en ce qui concerne la gestion, l'encadrement, l'hygiène et la qualité du service et de l'accueil. » Pire, dira-t-elle, au point où en est la situation, ces derniers ne méritent même pas de figurer sur la liste des « hôtels non classés, tant ils fonctionnent carrément en totale inadéquation avec les règles élémentaires régissant ces établissements à caractère public ». Le responsable concerné nous apprendra que le décret d'application relatif à leur mise à niveau a été communiqué en 2000 aux dirigeants des hôtels de la wilaya, suivi d'un travail de sensibilisation sur la mise en œuvre de cette opération. « Malheureusement, toutes ces actions sont restées lettre morte car les concernés refusent obstinément d'en tenir compte, ce qui a amené le ministère du Tourisme à maintenir la décision de leur fermeture à partir du 30 novembre prochain », nous dira-t-il, en rejetant, encore une fois, la responsabilité de tels faits regrettables sur les gestionnaires cités. Il est vrai que l'état des lieux de la majorité de ces hôtels n'est guère reluisant, comme en témoignent les réclamations des passagers après chaque séjour. Les uns se plaignent de l'insalubrité qui y règne, les autres de la mauvaise qualité des repas, des draps et des couvertures. « J'ai passé la nuit à me frotter la peau car le lit et les oreillers étaient pleins de parasites », nous a déclaré un citoyen ayant séjourné récemment dans un hôtel de la ville de Chlef. Il est vrai aussi que la plupart d'entre eux sont totalement dépourvus de personnel d'encadrement qualifié, notamment en matière d'hôtellerie et de restauration. Les gestionnaires semblent plutôt préoccupés par les rentrées d'argent, négligeant volontairement des aspects importants de la gestion, indispensables du reste au maintien et à la rentabilisation de leurs biens.