La relation entre les Sétifiens et le chabab de Belouizdad ex- Belcourt des Lalmas, Achour, Salmi, Khalem, Moha, Hamiti, Abrouk, Boudjenoun et autres, est à la fois atypique et particulière. D'autant que de nombreux Sétifiens de l'USMS ou de l'ESS ont et continuent à porter le maillot de Laakiba. Pour l'illustration, les défunts Messaoud Koussim et Lounis Mattem ont ouvert la voie. Les deux attaquants des années 1970 seront suivis par Krimo Khalfa qui évoluait à l'époque à l'USMS. Evoluant à l'entrejeu, Abdelhamid Madani (ESS) fera de même. Avant d'embrasser une carrière professionnelle en France, l'ex-goleador de l'Entente, championne d'Afrique des clubs, Bendjaballah Abderahim dit Antori portera lui aussi le mythique maillot du grand Chabab. Laid Belhamel et Fares Mekhalfi, des Ententistes des années 1990/2000 suivront le chemin tracé par leurs aînés. Pour perpétuer la tradition, Tarek Cherfaoui et Abdelkrim Nemdil, faisant partie de l'effectif qui va donner la réplique à l'Aigle noir au 5 Juillet, complètent le tableau d'une extraordinaire histoire prouvant que le football c'est des relations humaines, avant toute chose. Avant de donner la parole à Krimo Khalfa ne pouvant effacer d'un trait l'inoubliable passage à Belcourt, où il garde de nombreux contacts et liens, on a fait parler de nombreux et anciens supporters. Nos interlocuteurs sont unanimes à dire que le CRB est un club qui sied bien à la mentalité des Sétifiens : «Club populaire, le CRB qui a dominé la compétition nationale dans les années 1960 et 1970, a de tout temps ouvert ses portes aux Sétifiens partis à Alger pour des études (les cas de Koussim et Khalfa) ou pour y effectuer leur service national.» Adoptés par les Belcourtois, les anciens tels Koussim, Mattem ont donc transmis le témoin aux autres générations qui n'ont trouvé aucune difficulté à intégrer le moule. Interrogé sur son cas, l'image qui lui reste des moments passés au stade des Anassers et du sentiment qui l'anime pour les nouveaux retrouvailles, Krimo Khalfa, un grand éducateur qu'on ne présente plus, a bien voulu éclairer nos lanternes : «Avant d'entamer mes études à Alger, un beau jour, je passais du côté du stade Essada, en compagnie d'un ami Lazhar Guenifi qui ne voulait pas je signe à El Biar. Sans réfléchir, j'entre au cercle du CRB où je rencontre le coach Kamel Lemoui et l'ex-secrétaire du club, le défunt Farid Talbi. Après les présentations, M. Lemoui m'invite à participer à l'entraînement et à parapher ma licence, une semaine après. L'ambiance au CRB me pousse à dire que ce club est une famille en or. Concernant cette nouvelle finale, je serai gagnant sur toute la ligne, car un de mes deux clubs va l'emporter… »