Plus de 40 entrepreneurs sous-traitants avec Algérie Télécom (AT) de Constantine ont protesté, hier matin, devant le siège de la direction régionale de cette entreprise situé sur la route de la cité Boussouf, pour exprimer leur colère et réclamer le paiement de leurs situations financières qui traînent depuis des mois. Pour le représentant de l'Association des chefs d'entreprise (Acetec), Noureddine Malki, la situation de ces entreprises est devenue critique, au moment où AT refuse, selon leurs propos, de régler leurs factures dans les délais et qui datent d'une année, voire plus, pour certains entrepreneurs. «Certains chefs d'entreprise attendent le paiement de leurs services depuis 2013, pour des montants variant entre 10 millions et 1 milliard de centimes. Nous avons saisi la direction opérationnelle des télécommunications (DOT) à maintes reprises, mais rien n'a été fait à ce jour. Tout ce que nous avons pu tirer des réunions tenues avec les responsables concernés, ce sont des promesses non concrétisées», a-t-il affirmé. Et de renchérir : «Nous appelons les hautes instances de ce secteur de prendre en charge nos doléances qui traînent depuis des mois. La situation est plus compliquée qu'on ne l'imagine pour les microentreprises qui se retrouvent dans une crise financière très délicate. Car il ne faut pas oublier les obligations fiscales et parafiscales et les salaires des employés de ces entreprises, ayant manqué d'argent.» Tous les protestataires, qui représentent un pilier stratégique pour Algérie Télécom, étaient unanimes à dénoncer la gestion qui fait défaut au niveau de la société en question. Selon eux, tout commence par l'établissement des ordres de service (ODS) qui ne correspondent pas aux tâches à accomplir sur le terrain. Plus explicitement, d'après leurs dires, «le budget débloqué par AT pour les différents travaux se fait approximativement, sans qu'il y ait une étude établie sur la nature et les moyens des travaux à effectuer. Les chefs d'entreprise se retrouvent contraints d'achever les chantiers avec leurs propres moyens, sans qu'il y ait des amortissements en revanche». La crédibilité de cette société a été largement éclaboussée ces derniers moments. Les protestataires en grogne soulignent que tous leurs travaux sont légaux et justifiés par des preuves palpables. Pis encore, selon toujours leurs propos, en dépit de ce calvaire, les revendicateurs font l'objet de pénalités de retard, «dont la responsabilité incombe aux services concernés de la DOT». «En plus du mépris affiché à notre égard par les responsables et le blocage inexplicable des travaux, il n'y a aucune visibilité des marchés et une grande ambiguïté caractérise notre sort. Devrions-nous continuer à travailler avec cette entreprise ? Ou c'est plutôt une astuce pour nous éloigner du terrain», regrette l'un des chefs d'entreprises. Pour avoir la version de la direction, nous avons demandé à rencontrer le premier responsable concerné dans son bureau. Mais ce dernier a refusé catégoriquement de recevoir la presse.