Des chefs d'entreprise du secteur du bâtiment ont organisé, mardi dernier, un rassemblement devant le siège de la wilaya pour crier leur détresse. Une vingtaine d'entrepreneurs en charge de la réalisation du programme de logements sociaux de l'Office de promotion et gestion immobilière (OPGI) à Tizi Ouzou ont observé, mardi matin, un rassemblement devant le siège de la wilaya pour soulever des difficultés mettant en péril leur pérennité. De nombreuses entreprises ont subi ces derniers mois des résiliations de contrat et l'application des pénalités de retard. Les protestataires réclament à travers leur action «l'arrêt des procédures de résiliation et le rétablissement de toutes les entreprises sanctionnées», affirme Mourad Berkane, président du bureau de wilaya de la Confédération générale du patronat (CGP), rencontré sur place. Il assure que «pas moins de 22 entreprises en charge de la construction de logements sociaux avec l'OPGI sont concernées par des résiliations de contrat, alors qu'une quarantaine d'autres sont soumises à des pénalités de retard». Pour lui, «de telles décisions sont prises au moment où les entreprises n'ont pas été payées depuis plusieurs mois», s'interrogeant sur les moyens de faire avancer les chantiers dans de telles conditions. Mourad Berkane ajoute : «Avec ces décisions, on n'a pas pris en compte les différents problèmes auxquels font face les entreprises et suite auxquels des retards sont enregistrés dans la réalisation des différents chantiers». Selon lui, «les entreprises subissent une situation précaire avec le manque de main-d'œuvre, mais aussi la cherté des différents matériaux de construction dont les prix ont flambé». L'administration est aussi en partie responsable des retards, d'après lui, en raison du «non- paiement des situations, mais aussi la non-application de la circulaire n°261/PM du 9 juin 2016, qui prévoit la prolongation des délais de six à douze mois à toutes les entreprises réalisatrices». «Même s'il y a des cas de défaillance, on ne peut pas dire que c'est le cas de toutes les entreprises. Les chantiers à l'arrêt n'ont jamais été dans l'intérêt du maître d'œuvre qui est contraint de payer toutes les charges fiscales et parafiscales», ajoute la même source. Le directeur de l'Office de promotion et de gestion immobilière de Tizi Ouzou, Toufik Boutrid, joint par nos soins confirme les mesures de résiliation engagées à l'encontre de certaines entreprises. Il explique : «C'est la réglementation qui a été appliquée face aux différentes situations de retard dans la réalisation des projets.» Selon lui, certains chantiers subissent des retards de plusieurs années. «Parmi ces projets, il existe ceux dont l'ordre de service (ODS) a été notifié en 2010 ou encore en 2009 avec actuellement un taux d'avancement très faible», dira-t-il. «Certes, nous devons préserver l'outil de travail, donc les entreprises, mais nous devons aussi veiller à ce que les projets soient réalisés dans les délais. Nous devons donc favoriser la performance dans le travail», ajoute M. Boutrid, comprenant toutefois la revendication liée au paiement des situations. «Il s'agit là d'un problème national né de la crise financière que traverse le pays et ce n'est pas qu'à Tizi Ouzou que les situations financières des entreprises en charge des chantiers ne sont pas assainies». Une réunion est prévue cet après-midi entre la direction de l'OPGI et les représentants des chefs d'entreprise.