L'affichage de la liste nominative des bénéficiaires de 78 logements sociaux locatifs, hier, dans la commune de Mamounia, à 2 km de Mascara, a suscité le mécontentement de nombreuses personnes dont les noms ne figuraient pas sur cette liste. Privés de leur droit au logement social, plusieurs dizaines de demandeurs de logements, femmes et hommes, accompagnés de leurs enfants, se sont rassemblés, sous un soleil de plomb, devant l'entrée principale de la mairie, avant même l' ouverture. Certains, le reçu de dépôt de dossier de logement à la main, dénoncent à haute voix ce qu'ils qualifient de «favoritisme et de hogra». D'autres, devant les regards des gendarmes et autres agents des renseignements généraux de la police en civil, révèlent l'identité de certains bénéficiaires n'ayant déposé leur dossier que récemment. «Regardez, la date du récépissé du dépôt de mon dossier remonte à plus de 17 ans. C'est injuste ! Celui qui a des connaissances a été servi et les plus démunis doivent patienter éternellement», nous dit, les larmes aux yeux, Houari C., un père de 3 enfants résidant le quartier de Aïn Kahla. De son côté, un sexagénaire nous fait savoir que sept anciens gardes communaux, résidant depuis 20 ans dans des taudis mitoyens avec siège de la mairie, ont décidé d'observer, avec leurs familles, un sit-in de protestation. «Nous aussi, nous avons fait de grands sacrifices durant la décennie noire. Nous vivons dans des conditions lamentables», nous dira avec une grande tristesse un ancien garde communal. Des noms de certains bénéficiaires, a-t-on appris, n'ont pas été portés à la connaissance du public. Pour éclairer notre lanterne, nous avons tenté de joindre le président de l'APC de Mamounia et le chef de la daïra de Aïn Fares, vainement.