Le président Bouteflika considère que le rappel des faits coloniaux des Algériens déportés, emprisonnés ou dépossédés de leurs terres et de leurs biens «ne sont porteurs d'aucune haine». Le président Abdelaziz Bouteflika estime que les relations algéro-françaises seraient plus apaisées si l'Etat français reconnaissait les vérités de l'Histoire. «Si notre peuple exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d'hier, la France, avec laquelle l'Algérie a engagé la construction d'un partenariat d'exception qui se doit d'être mutuellement bénéfique, un partenariat qui gagnerait en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l'Histoire», a affirmé le chef de l'Etat dans un message adressé au peuple algérien à l'occasion de la célébration de la Fête de l'Indépendance. Le président Bouteflika considère que le rappel des faits coloniaux des Algériens déportés, emprisonnés ou dépossédés de leurs terres et de leurs biens «ne sont porteurs d'aucune haine». Le chef de l'Etat s'adresse ainsi au nouveau Président français sans le citer, en espérant un geste de sa part dans le but d'apaiser davantage les relations bilatérales. Durant sa campagne électorale, Emmanuel Macron avait parlé de crimes contre l'humanité commis par l'armée coloniale en Algérie. Des propos qui lui ont valu de vives critiques en France. Aujourd'hui, le président de la France ne s'est pas encore exprimé sur la colonisation de l'Algérie. Mais il a rendu hier un vibrant hommage à une amie de la Révolution algérienne, Simone Veil. Le président français Emmanuel Macron a en effet salué le parcours de cette grande femme consacré à la justice et à la défense des plus faibles. «Son engagement pour transférer en France sous le statut de réfugiées politiques ces femmes qui subissaient dans les geôles françaises en Algérie le viol, la faim, les coups, fut d'une lucidité implacable, généreuse, qui aujourd'hui encore nous stupéfie», a souligné dans son discours le président français qui a énuméré les nombreux combats qu'elle a menés. Le président Macron a donc saisi cette occasion pour parler, même au détour d'une phrase, des souffrances des Algériens durant la colonisation. A Simone Veil, le président Bouteflika avait, lui aussi, rendu hommage en mettant en avant son «engagement personnel pour le droit, la paix et la justice, dont la vie passionnante aura été marquée autant par ses propres souffrances de la barbarie nazie que par son engagement personnel admirable et inlassable contre toutes formes de déni de justice». «Le peuple algérien a compté Simone Veil parmi les amis de ses justes causes. Il n'oublie pas aussi la proximité et la solidarité que cette grande dame lui a témoignées durant la terrible tragédie nationale qu'il a vécue», avait-il ajouté. Par ailleurs, le président Bouteflika a évoqué, dans son message à l'occasion du 5 Juillet, la situation actuelle du pays en appelant à la mise en œuvre souveraine des réformes économiques. Des réformes qui cibleront des secteurs à fort potentiel de croissance comme l'agriculture, l'industrie, le tourisme et les énergies non conventionnelles et renouvelables.