La situation devient insupportable pour des habitants qui en ont marre des promesses. C'est le feuilleton de l'été à Djebel Ouahch. Une histoire qui prend les allures d'une chronique au goût amer. Jusqu'à hier, les robinets étaient toujours à sec à la cité CNEP et les constructions environnantes, soit depuis 35 jours, que les habitants ont comptés jour par jour. Cela a commencé par un communiqué «pondu» par les services de la Seaco le 17 mai dernier, et publié dans la presse, annonçant des travaux de réhabilitation du réseau d'AEP à Djebel Ouahch. Le projet devait être lancé le 18 du même mois, selon le communiqué. Les jours passent, mais les habitants ne voient rien venir. «On s'attendait à une rupture d'une dizaine ou une quinzaine de jours, mais finalement les choses ont pris des allures plus graves, c'est désormais le calvaire qui dure», s'alarme un habitant. Le projet de réhabilitation annoncé ne sera pas entamé comme prévu. La Seaco décidera finalement d'adopter un autre plan pour résoudre le problème. Ce sera un véritable échec. Les perturbations de l'alimentation commencent vers le début du mois de juin, avant une rupture totale dès le 4 juin. La situation se complique durant le Ramadhan, pendant les journées caniculaires. «Figurez-vous qu'on n'a pas nettoyé nos maisons depuis des semaines, c'est devenu tellement insupportable qu'on ne sait pas qui croire, on fait de longs déplacements pour laver notre linge chez nos proches, comment supporter une telle pénurie pendant plus d'un mois, on a même décidé de rationner l'eau pour nos enfants, si la Seaco nous ramène des camions-citernes, cela suffira juste pour le strict minimum, pas plus, nous n'avons pas tous les moyens pour nous acheter de l'eau, et puis il faut être sûr de son origine», déplore une mère de famille. Un constat partagé par toute une population aux abois. Même les pauvres enfants passent leurs vacances à la quête de l'eau. Les vrais gagnants dans cette situation sont les vendeurs d'eau, qui n'ont pas chômé. La destination Djebel Ouahch est devenue très lucrative. Pour la majorité des habitants, le prix demeure excessif. Les magasins de vente des jerrycans et autres bidons ont également épuisé leurs stocks. De l'autre côté, la Seaco est restée muette au sujet du prétendu chantier de réfection de la conduite «incriminée». Les travaux traînent en long et en large. Contacté au quotidien à travers le 3025, le service des réclamations se contente de transmettre les messages de détresse et de communiquer les fausses promesses transmises par les responsables du service commercial de la Seaco. Apparemment, c'est la débandade qui règne au sein de cette entreprise. Selon certaines sources, il paraît même que la cause du problème n'a même pas été identifiée. On continue à tâtonner. L'attente dure devant des robinets à sec. On organise même des veillées d'armes jusqu'à une heure tardive de la nuit. Les habitants, désespérés, finissent par saisir les autorités de la wilaya à travers la page Facebook. Il a fallu des interventions pour que la Seaco daigne envoyer des camions-citernes pour dépanner les résidents de Djebel Ouahch, deux jours avant l'Aïd El Fitr. On a même donné un espoir pour un retour à la normale après l'Aïd, mais il n'en fut rien. Depuis, l'attente dure encore. Après des robinets à sec pendant 35 jours, les habitants ne pourraient quand même se montrer plus patients. Hier, sur la rue passant à proximité du marché couvert de la cité CNEP Djebel Ouahch, la Seaco a décidé enfin d'entamer les travaux des tranchées pour refaire la conduite. La sortie du tunnel est désormais loin, très loin.