C'est sous la présidence de l'acteur Ezzat Abou Oûf que le 30e Festival du film du Caire se déroule depuis aujourd'hui, et ce, jusqu'au au 8 décembre. Vingt et un films longs métrages arabes fiction concourent dans la nouvelle section consacrée au cinéma arabe. Le gagnant empochera la somme de 100 000 livres égyptiennes (LE). On espère bien que ce sera Djamila Sahraoui dont Barakat !est en compétition. Les fictions d'Egypte, du Liban, de Tunisie, d'Oman, des Emirats, d'Arabie Saoudite sont aussi sur la liste. C'est une nouvelle finalité, une orientation à saluer du Festival du Caire de promouvoir le cinéma arabe souvent oublié dans les festivals d'Europe. Le public misri suivra-t-il le chemin qui mène vers les salles où des films arabes autres qu'Egyptiens sont programmés ? Il faut le souhaiter, car il y a toujours la question de la langue. Pour un film algérien ou marocain au Caire, on a besoin de sous-titres ! De grandes salles du Caire vastes et populaires à la fois accueillent tous les ans les films du Festival du Caire : Mètre, Cosmos, Galaxy, Good News… Cette année, c'est l'Amérique latine qui domine la programmation. Luis Puenza, cinéaste argentin, préside le jury international. Même si le cinéma latino n'est plus aussi subversif et original qu'avant (du temps de Rocha), il reste marqué à Rio et à Buenos Aires par une certaine qualité non commerciale. Quant à Cuba, la curiosité sympathique qui entourait sa production, il y a deux décennies, semble déjà oubliée. Dans la compétition internationale, il y a aussi des films de Chine, de Sri Lanka, d'Iran, d'Italie… L'Egypte est présent avec trois films et des stars de haut rang : Nabila Abid et Hanan Turk, l'étoile scintillante du cinéma misri. Dans la section hors-compétition, on retrouve Carlos Saura, Jim Jarmoush, George Clooney, Roberto Benigni, Marco Bellocchio. Des hommages sont rendus à Jacqueline Bisset et Danny Cloover. Il paraît que l'Egypte a renoué avec la production cinématographique. Les investisseurs locaux regardent le cinéma comme source de profits, parmi eux le producteur et patron de Good News dont l'Immeuble Yacoubian a fait beaucoup d'entrées et rapporté des masses d'argent.