Plus de 85 000 candidats, sur les 104 000 concernés par cette session, ne se sont pas présentés aux épreuves, selon Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest. La session «spéciale» du baccalauréat, qui a débuté jeudi, est caractérisée par un taux d'absentéisme «record», dénoncent les enseignants mobilisés pour assurer la surveillance des épreuves. Plus de 85 000 candidats, sur les 104 000 concernés par cette session, ne se sont pas présentés aux épreuves, selon Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, qui estime, dans l'une de ses déclarations publiques sur internet, que les craintes du syndicat exprimées à l'annonce de la session spéciale «ont été confirmées». «Nous craignions la mobilisation d'effectifs d'enseignants et d'organisateurs et l'engagement d'un budget énorme, sans la prise en compte du risque d'absentéisme. Notre appel a été ignoré, mais nos prévisions ont été confirmées au premier jour de ce bac spécial», explique le n°1 du Snapest. Au niveau du centre d'examen Cheikh El Haddad, à la direction de l'éducation d'Alger-Est, sur les «360 candidats attendus, seuls 36 se sont présentés aux épreuves», révèle Meriem Maarouf, syndicaliste de la fédération de l'éducation au Snapap. Dans la wilaya de Biskra, sur 3000 candidats concernés par cette session spéciale, 300 seulement se sont effectivement présentés aux salles d'examen, révèle Boualem Amoura, président du Satef, se référant aux comptes rendus des bureaux syndicaux. Le Satef qualifie cette session spéciale de «fiasco». «Autant de moyens moblisés, du gâchis», estime M. Amoura, qui rappelle que des syndicats étaient nombreux à prévenir contre ce risque, mais cela n'a pas été pris en compte. Pour les syndicats, le secteur se heurte maintenant aux résultats des décisions politiques qui se confrontent avec les intérêts pédagogiques de l'école. Parmi les plus de 92 000 candidats libres ayant abandonné les épreuves lors de la session de juin 2017, une partie représente les étudiants à l'université dont les examens ont coïncidé avec le baccalauréat, rappelle le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA). «D'autres devaient terminer leur examen du baccalauréat français, car cette année le dernier jour de cette épreuve française a coïncidé avec le premier jour du baccalauréat algérien. Et c'est cette dernière catégorie qui a créé la polémique ayant engendré la décision de la session spéciale», estime le Cela qui a d'ailleurs boycotté les épreuves de la session spéciale qualifiée d'«antipédagogique et portant atteinte à l'égalité des chances». Le syndicat estime qu'il est nécessaire aux pouvoirs publics de clarifier plusieurs points liés à l'organisation de cette session. Quel est le nombre de candidats aux deux baccalauréats français et algérien ? Pourquoi ne pas avoir généralisé cette session à tous les candidats ayant échoué à la session de juin 2017 ? Combien avait-on de retardataires le matin de la première session du baccalauréat en juin 2017 ? Et quelle est la vraie raison pour ne pas avoir organisé cette session en septembre au profit de tous les recalés de la session de juin 2017 ? A rappeler que 104 036 candidats sont concernés par la session spéciale relative à tous les absents de la session de juin 2017. Il s'agit de 10 082 candidats scolarisés et de 93 954 candidats libres attendus à ces épreuves qui touchent toutes les matières et toutes les filières. 299 centres d'examen ont été mobilisés à travers le pays pour cette session exceptionnelle. Le ministère de l'Education nationale n'a pas encore fait le point sur cette session spéciale dont les épreuves reprennent aujourd'hui samedi.