Selon les enquêtes réalisées, 93% des échantillons des détendeurs à gaz testés ne répondent pas aux exigences normatives de sécurité, à l'exception des produits Naftal. Le taux de non-conformité des chauffages à gaz contrôlés durant l'année 2016 et le premier semestre de l'année 2017 a atteint les 33% des échantillons analysés. Ce chiffre alarmant nous a été communiqué par les responsables du laboratoire régional du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (Cacqe), dont le siège se trouve au Mansourah, lors de la dernière visite du ministre du Commerce, Ahmed Saci, dans la wilaya de Constantine. Abdelmadjid Bouherid, chef du département technique du laboratoire mentionné, a déclaré à El Watan que suite aux bilans alarmants des années écoulées, le ministère du Commerce a diligenté une enquête depuis 2013 sur la conformité des appareils à gaz commercialisés. Les premières données de 2013 ont révélé la non-conformité de 82% des chauffages à gaz importés. «C'est pourquoi les autorités concernées ont mis à niveau les formations au profit des agents d'inspection et des textes législatifs pour régir l'importation et la commercialisation de ce genre de produits», a-t-il ajouté. Depuis cette enquête, les servies du Cacqe ont enregistré une nette baisse en 2016, estimé à 32% et au premier semestre de 2017 à 10%. Toujours en ce qui concerne les appareils à gaz, M. Bouherid nous a affirmé que cette baisse d'importation de produits non conformes a touché pratiquement tous les appareils commercialisés sur le marché, surtout les réchauds à gaz. En comparaison avec l'année 2015, où l'on a enregistré la non-conformité de 63,25% de réchauds à gaz, il y a une forte diminution durant le premier semestre de 2017, où les mêmes services ont signalé la non-conformité de 5% des réchauds testés. En dépit de la rigueur et de l'effort déployé pour remédier à ces dysfonctionnements, les fraudes demeurent toujours présentes sur le marché algérien. Ainsi, il a été constaté que le taux de non-conformité le plus élevé, lors des enquêtes lancées depuis 2008, concerne les détendeurs à gaz (appareils servant à réduire la pression du gaz sortant de la bonbonne de gaz). En effet, 93% des échantillons de ces détendeurs testés ne répondent pas aux exigences normatives de sécurité, à l'exception des produits de Naftal. Hamza Semache, chef du département industriel, donnera à ce titre l'exemple du bilan de 2015, où les services de Cacqe ont signalé la non-conformité de 46 détendeurs importés. Comme il a été souligné plus haut, les anomalies sont détectées dans les produits importés que. «D'ailleurs la non-conformité commence par la dénomination du produit. Car, on importe des régulateurs et on les fait passer pour des détenteurs, alors que ce sont deux produits différents», a-t-il expliqué. Et de poursuivre que ces produits viennent des pays d'Asie du Sud. «Il ne faut pas imputer la responsabilité aux seuls pays producteurs, mais aussi aux importateurs, qui doivent être au courant des besoins du marché algérien. Pour preuve, après la mise à niveau de la législation et des enquêtes rigoureuses dans ce sens, nous n'avons reçu aucun détendeur pour l'année 2017», avoue Hamza Semache. Pour sa part, Abdelmadjid Bouherid ajoute que la situation connaîtra une amélioration après la mise en vigueur d'un nouveau règlement technique durant ce mois de juillet. Ce règlement, qui a été adopté par un arrêté interministériel établi le 31 janvier 2016, fixe les exigences de sécurité des appareils à gaz combustible. Il a également pour objectif d'assurer la santé et la sécurité des personnes et des biens. Il est nécessaire de noter que le laboratoire régional du Cacqe, créé en 1989, a pour mission de veiller à la protection de la santé et de la sécurité du consommateur, rechercher toute fraude ou infraction à la réglementation en vigueur, effectuer les analyses ou investigations nécessaires à la vérification de la conformité des produits (normes et spécifications), effectuer des enquêtes et des recherches à caractère national en vue d'éliminer tout risque pour la santé du consommateur et participer à l'élaboration des normes de produits et services, ainsi qu'à l'harmonisation des méthodes d'analyses.