Le premier bilan du projet pilote de tri sélectif à la source des déchets domestiques demeure mitigé, de l'avis des responsables du secteur de l'Environnement, qui avouent que si des progrès ont été réalisés dans certains sites pilotes, il y a aussi une persistance de nombreuses entraves qui risquent de faire échouer ce projet ambitieux. Comme toute opération pilote, les contraintes ne manquent pas et les responsables du secteur regrettent notamment l'absence de gestion des bacs dans les cités, ce qui a eu pour conséquence le détournement, la détérioration et parfois le vol des bacs. Il y a aussi la concurrence illicite de la filière de l'informel qui récupère les déchets triés. «Le premier bilan de l'opération du tri sélectif est mitigé. Le projet a été un ratage total à la cité Akid Lotfi, où il y a eu vol et détérioration des bacs, mais dans les autres sites pilotes, notamment dans les cités AADL, l'opération est en bonne voie, en dépit de certaines contraintes. Ce sont les cités militaires qui font toutefois l'exception. La gestion des bacs dans ces cités est bien organisée, contrairement aux cités civiles. Nous avons en fait étendu le tri sélectif à la source dans 14 cités militaires à Oran et les résultats sont plus que satisfaisants. Nous avons aussi de bons résultats avec les usines et les établissements scolaires. Nous collectons actuellement 250 tonnes de déchets triés par mois», confie Dalila Chellel, directrice de l'EPIC de gestion des centres d'enfouissement technique de la wilaya d'Oran. Il importe de noter que 26% du volume quotidien des déchets ménagers du groupement d'Oran peuvent être recyclés, alors que 63% peuvent être utilisés pour la production d'engrais et 11% pour la production d'énergie électrique. Le tri sélectif des ordures devra être généralisé dans les prochaines années à l'ensemble du Groupement d'Oran pour atteindre un taux de recyclage de 45% pour les déchets d'emballages ménagers. Le schéma vise à réduire de 15% les déchets destinés à l'enfouissement ou à l'incinération et réduire la production d'ordures ménagères de 5 kg par an et par habitant pendant cinq ans (le niveau actuel moyen est de 350 kg/an/habitant).