Constat n La directrice de gestion des centres d'enfouissement technique (CET) de la wilaya d'Oran a tiré la sonnette d'alarme sur la saturation «trop rapide» des casiers des CET. Dalila Chellel fait notamment allusion au centre d'enfouissement de de Hassi-Bounif, estimant que cette situation fait du tri sélectif des déchets une nécessité. Intervenant lors d'une journée d'étude d'évaluation de l'expérience «tri sélectif à la source des déchets ménagers», une année après son lancement à Oran, Mme Chellel a indiqué que le premier casier du CET de Hassi Bounif est devenu saturé après trois ans seulement d'exploitation, alors que la durée de vie moyenne d'une telle infrastructure est d'une dizaine d'années. L'espace encore disponible au niveau des trois CET que compte la wilaya d'Oran, à savoir ceux de Hassi-Bounif, d'El-Ançor et d'Arzew (récemment réceptionné) devraient servir jusqu'en 2030, «après quoi, il va falloir trouver d'autres assiettes foncières pour l'établissement de nouveaux CET», a-t-elle souligné lors de cette rencontre, organisée hier lundi au siège de la wilaya d'Oran. Pour cette responsable, le tri sélectif reste la meilleure alternative pour optimiser la durée de vie des casiers existants. «Si nous optons pour le compostage des déchets organiques qui représentent 60% de la masse des ordures ménagères, en plus de quelque 30% des déchets secs (papiers, plastique et métaux), ils ne nous restera que de petites quantités de déchets à enfouir», a expliqué Mme Chellel. De son côté, le directeur de l'organisation non gouvernementale R20, Rachid Bessaoud, a indiqué que l'expérience pilote «tri sélectif à la source des déchets ménagers», lancée au niveau des quartiers oranais cité AADL, Pépinière et Akid-Lotfi, abritant quelque 40 000 âmes, a permis la collecte de plus de 300 tonnes de déchets recyclables en une année. En dépit de certaines difficultés rencontrées au cours de cette expérience, Rachid Bessaoud a dressé un bilan positif, notamment en ce qui concerne l'adhésion des habitants à cette démarche et leur participation efficace au tri sélectif de leurs déchets. Afin d'élargir cette expérience pilote aux différents quartiers d'Oran, une convention a été signée, dans ce sens, entre le R20 Med et l'Agence nationale des déchets (AND). Cette dernière a déjà, à son compte, deux expériences phares dans le domaine du tri, à savoir «Quartiers propres, tri sélectif» qui a touché 21 quartiers et qui a impliqué 10 institutions ministérielles. Le R20 Med prépare, en outre, un nouveau projet de sensibilisation «Education citoyenne, tri sélectif» qui touchera les quartiers de Sidi El-Houari, Ibn Sina et Sabah, qui s'étalera sur une année.