La coordination nationale des diplômés de l'université de la formation continue (UFC) revient à la charge en réclamant la reconnaissance de ce cursus et la révision de sa classification dans la Fonction publique. Cette revendication, selon Nora Zermane, présidente de la coordination de la wilaya de Constantine, est posée suite à la publication d'une nouvelle circulaire en janvier dernier excluant les employés diplômés de l'UFC de toutes sortes de progression dans le milieu professionnel. Plus explicite, Nora Zermane a déclaré à El Watan que leur déception fut grande quand la direction générale de la Fonction publique a publié, le 5 janvier 2017, une circulaire stipulant l'exclusion des diplômés en question de la classification dans le groupe «A» catégorie 11. «Nous estimons que c'est une violation de la loi. Car cette circulaire doit préciser les applications du décret exécutif 280-16 publié le 2 novembre 2016 modifiant et complétant le décret exécutif n°08-04 du 19 janvier 2008 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps communs, aux institutions et administrations publiques. Ce type de documents a pour but de guider et d'aider les agents ou les fonctionnaires dans leur application des lois et non pas les transgresser», a-t-elle précisé. Et de renchérir que le décret présidentiel n°14-266 du 28 septembre 2014 modifie et complète le décret présidentiel n°07-304 du 29 septembre 2007 - fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires - ne distingue pas entre les universités et les instituts placés sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. D'autre part, la grille des niveaux de qualification prévue dans l'article 3 de ce décret présidentiel indique clairement que les titulaires d'un diplôme de technicien supérieur (bac + 36 mois de formation) sont classés dans le groupe «B» catégorie 10 ; pour les diplômés d'études universitaires appliquées DEUA (bac + 3 ans) ou bac + trois ans d'études supérieures sont classés dans le groupe «A» catégorie 11. «C'est on ne peut plus clair. Malheureusement, rien de cela n'est appliqué dans nos administrations. Et pourtant, nous sommes titulaires d'un DEUA délivré par un établissement universitaire. Mieux encore, plusieurs étudiants de l'UFC obtiennent leur bac, et c'est pour des raisons personnelles qu'ils n'avaient pas la possibilité de fréquenter l'université», a fulminé Mme Zermane. Concours Et de demander : «Dans quelle case ces bacheliers seront classés ? Comment se fait-il que la Fonction publique ne reconnaisse pas un diplôme délivré par le ministère de l'Enseignement supérieur ? Comment se fait-il que la Fonction publique n'applique pas les décisions du Président et les textes législatifs ?» Notre interlocutrice n'a pas manqué de mettre en exergue l'importance de leurs études dont le programme n'est pas différent de celui du cycle universitaire, en appelant les hautes instances à reconnaître toutes les filières enseignées à l'UFC sans aucune exception et permettre aux diplômés en question de participer à tous les concours. «Il y a 32 spécialités enseignées à l'UFC, malheureusement seulement dix sont reconnues par la Fonction publique et classées dans le groupe B. Il est tellement absurde de créer de nombreuses filières pour les négliger plus tard», a-t-elle souligné. Et d'ajouter qu'ils réclament le droit de suivre leurs études et ne pas se contenter d'une formation à court terme, car il s'agit de la formation continue. Rappelons que le chargé d'organisation au niveau de la Direction générale de la Fonction publique s'est réuni avec les représentants de la coordination nationale le 2 avril dernier, depuis rien n'a été fait et la circulaire est toujours maintenue par les responsables de ce secteur. Face à ce comportement «négligent», plusieurs coordinations d'une quarantaine de wilayas se sont regroupées samedi dernier à Constantine pour débattre de leur situation jugée déplorable. Dans le but de saisir les hautes instances et réclamer leur intervention, la coordination de Constantine a envoyé un communiqué de protestation à l'Inspection du travail de la wilaya et au premier responsable de l'UFC pour informer la tutelle.