Le public aura l'occasion de découvrir des chanteurs, des comédiens, des conteurs, des artistes peintres et des écrivains lors de cette activité qui s'étalera jusqu'à lundi prochain. Le festival Raconte-Arts a atterri, cette année, au cœur des monts du Djurdjura. Il est abrité, ces jours-ci, par le village Aït Ouabane, dans la commune d'Akbil, à 70 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Ainsi, dans sa 14e édition, cette rencontre organisée par la ligue des arts cinématographiques et dramatiques de la wilaya de Tizi Ouzou, sous le parrainage de l'APW et en partenariat avec le comité de village et le mouvement associatif d'Aït Ouabane, se voit, selon ses organisateurs, un espace d'expression et de distraction avec les différentes activités artistiques prévues au programme de la manifestation. Celle-ci est très belle, surtout avec sa diversité culturelle représentée notamment par les 350 participants à cet événement. Le village est, d'ailleurs, paré de ses plus beaux atours naturels, compte tenu de sa géographie féerique mêlée, cette semaine, à un métissage interculturel fascinant. Plus de 80 artistes étrangers venus de 15 pays prennent part à cette rencontre, dont le coup d'envoi a été donné, lundi en début de soirée, en présence d'une assistance nombreuse sur la placette du village. Ahcene Metref, responsable du comité d'organisation, a, dans son intervention, salué la mobilisation des habitants d'Aït Ouabane : «C'est un festival populaire où aucun artiste n'est rémunéré. Tous les participants ayant pris part aux précédentes éditions ont été très charmés par l'hospitalité des villages, l'organisation et surtout par la beauté naturelle que recèle notre région.» Ramdane Ladaouri, représentant de l'APW, a, pour sa part, mis l'accent sur l'importance de ce genre d'activités pour créer une animation estivale, surtout dans les localités les plus reculées de la wilaya de Tizi Ouzou. «La direction de la culture et celle de la jeunesse et des sports doivent accompagner ce festival qui fait sortir nos village de leur torpeur quotidienne», a-t-il déclaré. C'était lors des prises de parole avant que la fête ne commence pour faire vibrer la localité sur des airs splendides et des musiques envoûtantes. La particularité de cet événement consiste surtout dans la simultanéité des activités. Espace D'ailleurs, les artistes sont souvent éparpillés dans «l'espace» avec une animation en continu, comme nous l'a expliqué un organisateur. Théâtre, cinéma, musique, chants, échanges, débats, expositions, projections de films et mise en place de différents ateliers meublent le menu de ce festival. «Le village Aït Ouabane est un espace qui favorise la création artistique», estiment plusieurs participants. «On a aimé l'hospitalité et l'accueil de ses habitants. C'est vraiment magnifique», ajoutent-ils. Effectivement, les villageois ont manifesté une grande disponibilité pour faciliter le séjour aux participants et aux visiteurs. Tout a été mis en place. Le village paraît comme une ville au cœur de la montagne. Des cafeterias, des restaurants et autres commerces sont ouverts jusqu'à une heure tardive. Les habitants de cette bourgade sont bien organisés et veillent sur le volet protection de l'environnement. D'ailleurs, il y a quelques années, ils se sont distingués en décrochant un prix au concours du village le plus propre initié par l'APW de Tizi Ouzou. La satisfaction se lisait ainsi sur les visages des visiteurs. «C'est vraiment magnifique d'assister à cette activité, surtout dans ce site attrayant», nous dit Karima Ouhassine, de la Fondation algérienne pour la sauvegarde des droits de l'enfant, qui prend part au festival avec un groupe de dix enfants qui présenteront une pièce théâtrale sur «la paix et la tolérance de vivre ensemble». Le programme de la 14e édition des Raconte- Arts est riche et varié. Le public aura ainsi l'occasion de découvrir des conteurs, comme Jorus Mabiala du Congo, Carole Joffrin et Jean Dollet de France, Idir Fares de Béjaïa, Fayçal Bellatar de Constantine. Des rencontres avec des auteurs sont également prévues dans le menu de cet événement. Les férus de la lecture pourront ainsi se faire dédicacer les livres L'effacement de Samir Toumi, Pour l'amour d'une princesse de Piccardo Nocolai, Mes cousins d'Amérique d'Arezki Metref, Un butin de guerre de Tarik Djeroud, La morsure du coquelicot de Sarah Haidar et Destin braisé de Malika Arabi. Enfin, des soirées musicales seront également animées, entre autres, par Akli D., Amel Zen, Oulahlou, Malik Kazoui, Malika Yami, groupe Fusion Debza-Diwane gnawa de Blida, folklore d'Imekres de Ghardaïa, rap de Timimoun et idebalen d'Aït Ouabane. Beaucoup d'animation et surtout d'ambiance sont au rendez-vous d'Aït Ouabane jusqu'à lundi prochain.