Le taux de réussite enregistré cette année à l'examen du baccalauréat pour l'ensemble des établissements secondaires de la wilaya d'Illizi est estimé à 59,22%. Une première dans les annales de cette wilaya frontalière de l'extrême sud-est du pays. Le lycée Mbarek El Mili du chef-lieu de wilaya vient en tête de classement avec un taux de réussite de 83,87%. Fraîchement inauguré, durant l'année scolaire 2015/2016, le lycée Targui Ouantimidi de la commune de Bordj El Haouès a enregistré un taux de réussite de 58,54%, soit la 4e place sur les 9 lycées que compte la wilaya d'Illizi. L'ouverture de ce lycée, d'une capacité de 800 places pédagogiques, a constitué un grand pas en avant dans cette région et ses localités déshéritées (Iherir, Tabakat et Tourset), où de nombreuses filles abandonnent leurs études à la fleur de l'âge. «Ce lycée nous a offert des chances égales de réussite. Auparavant, il était pratiquement interdit aux jeunes filles de poursuivre leurs études du cycle secondaire à cause de l'éloignement du lycée de chez elles. Aujourd'hui, nous sommes parmi les quatre meilleurs lycées devant des établissements plus anciens.» «Je suis très fière et soulagée, car le bac c'est la base. Je suis très contente de l'avoir et pouvoir poursuivre mes études universitaires», déclare Halima, une jeune bachelière de la localité d'Iherir, 80 km de la commune de Bordj El Haouès. Au lycée Mohamed Boudiaf de la commune de Bordj Omar Driss et malgré les conditions difficiles de scolarisation, le taux de réussite a atteint 69,74%, en hausse par rapport à 2016 (41,66%), un écart de près de 28 points. En effet, les élèves étudient dans un lycée qui se trouve dans un état catastrophique et menaçant ruine, sachant que le projet du nouveau lycée en remplacement de l'actuel a été gelé à cause de l'austérité budgétaire. Un gel largement dénoncé par la population locale et ses représentants à l'APN et au Sénat qui ont demandé, à maintes reprises, la levée de cette mesure pour ce projet vital pour leurs enfants, en vain. Ces résultats encourageants ne méritent-ils pas leur valorisation ?